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26-10-2011
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Société
Monde
Interview

« Il faut rapidement changer nos modes de vie »

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« Il faut rapidement changer nos modes de vie »
(Crédit photo : PictFactory - flickr)
 
D'après les Nations Unies, nous serons 7 milliards le 31 octobre. Même si la croissance démographique ralentit, il reste de nombreux défis, selon Gilles Pison, de l'Ined.
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ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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Gilles Pison est directeur de recherche à l’Institut national d’études démographiques (Ined).

Terra eco : Selon les Nations Unis, on passera le cap des 7 milliards le 31 octobre. C’est une date bien précise…

Gilles Pison : La date est symbolique. Peut-être est-on déjà à 7 milliards depuis un ou deux ans ou le sera-t-on dans un ou deux ans. Mais c’est déjà très bien de savoir qu’on sera autour de ce chiffre-là. Pendant très longtemps, on a été incapables de comptabiliser la population mondiale. Mais depuis un demi-siècle, il y a des recensements partout dans le monde. Par ailleurs, même si le chiffre exact n’est pas connu, la tendance l’est bien, elle. Il y a une poursuite de la croissance de la population mais son rythme décline. Nous avons gagné un milliard d’hommes en douze ans, le prochain milliard supplémentaire, ce sera dans quatorze ans, en 2025. Le rythme d’augmentation était de 2% il y a cinquante ans, aujourd’hui il est à un peu plus de 1%. Ca laisse entrevoir une stabilisation de la population à 10 milliards dans un siècle. On ne devrait jamais atteindre plusieurs dizaines de milliards ou même 100 milliards d’hommes.

A quoi est due cette décélération ?

A une diminution de la fécondité. Partout dans le monde, les familles ont moins d’enfants. La moyenne mondiale est de 2,5 enfants par femme alors que c’était le double en 1950. Mais cette moyenne recoupe de grandes disparités. A Taïwan, le taux de fécondité est de 0,9 enfant par femme, tandis que la fécondité reste la plus élevée au Niger avec 7 enfants par femme. C’est en Afrique subsaharienne, dans une partie de la péninsule arabe et dans une zone qui relie l’Afghanistan, le sud de l’Inde et le Pakistan qu’on trouve une fécondité supérieure à 4 enfants par femme.

Malgré la décélération de la croissance démographique, les défis restent donc importants dans ces régions du monde ?

Oui, car ces pays sont pauvres. Ils doivent assurer un développement économique et social afin d’améliorer les conditions de vie de leur peuple tout en gérant cet accroissement de population. Mais leur situation n’est pas désespérée. Il y a une croissance économique en Afrique même si elle n’est pas aussi forte qu’en Asie et en Amérique latine.

Comment peuvent-ils faire baisser leur taux de fécondité ?

Quand l’éducation dispensée est meilleure, quand la mortalité baisse, quand les filles commencent à aller à l’école ou à l’université et qu’elles souhaitent avoir un métier, les familles limitent les naissances. Même en l’absence de programmes socio-économiques gouvernementaux. Ceux-ci peuvent accompagner le mouvement mais ils ne peuvent pas l’initier. On a eu l’impression que la politique de l’enfant unique en Chine dans les années 1970-1980 était très efficace mais c’est simplement parce que les familles voulaient moins d’enfants. Dans les pays voisins, comme la Thaïlande, les familles ont aussi réduit les naissances sans qu’il n’y ait de politique de l’enfant unique.

Quel problème risque de poser une terre à 7 milliards ou à 10 milliards d’habitants ? Risque-t-on d’être confronté à une pénurie alimentaire ?

Le problème n’est pas forcément celui-là. Contrairement à ce qu’on pense souvent, il n’y a pas eu une multiplication des famines malgré l’augmentation du nombre d’humains. Les hommes d’aujourd’hui mangent plus et mieux qu’il y a deux siècles. Les famines que l’on continue d’observer - au Soudan par exemple - sont surtout dues à des conflits, à des guerres civiles. Et c’est sans doute à la portée de l’humanité de nourrir 10 milliards d’humains. En revanche, la situation n’est pas tenable si tout le monde adopte le mode de vie des Européens et des Américains. Si chacun consomme de la même manière l’énergie, les ressources, produit autant de gaz à effet de serre. Mais changer les modes de vie est à notre portée. On peut commencer tout de suite, alors que c’est beaucoup plus difficile de modifier les courbes démographiques.

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  • Ben, faut déjà se rappeler qu’à la base, on est tous né(e)s sans ombriliqualement lié(e)s à la pompe à essence...Comment faisaient les gens du désert d’Afrique, d’Asie et d’ailleurs ? Pas 1 question de chance, mais plutôt de jugeote et de persévérance ! Comment Pierre Rabhi a-t-il réussi de faire d’1 morceau de caillou ardéchois, 1 école d’agro-biologie de renommée mondiale ? Et il n’est qu’1 exemple de ceux et celles qui représentent le meilleur de l’humanité !
    Dire qu’avec toutes les initiatives de résistances qui fleurissent sur Terre, y’en a encore qui préfèrent continuer à pleurnicher, plutôt qu’à agir...

    29.10 à 10h00 - Répondre - Alerter
  • Je prend le pari qu’on n’atteindra jamais les 8 milliards. Le système est déjà en train de s’effondrer. Comment nourrir tout le monde sans pétrole, sans terre arable ? Nous avons déjà brûlé toutes les forêts disponibles, pompé presque toute l’eau, extrait tous les minerais.

    En 2050 nous ne serons peut être plus que 5 ou 6 milliards, avec de la chance.

    28.10 à 12h09 - Répondre - Alerter
  • Les multiples religions contribuent largement à produire des dévôt(e)s à la gloire...du porte-monnaie de leurs "directeurs" de conscience...Quand je pense à la Lybie qui, après Khadafi, a voté pour la charia, et re-promulgue le droit à la polygamie, histoire d’officialiser le viol organisé...Et je ne parle pas que des intégristes islamistes, car quelle est la position du Vatican ? Ben, c’est + il y a de chair à sacrifier pour imposer sa soif de pouvoir, + "on" se sent glorifié(e), n’est-ce pas ! Le problème, pour résumer, réside en non pas la qualité des populations, mais plutôt en 1 quantité "qu’il faut maintenir dans la peur et l’ignorance" !

    28.10 à 10h55 - Répondre - Alerter
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