"Hypothèque"

Ca y est. La France va enfin pouvoir goûter aux joies du prêt hypothécaire. Cette bête curieuse et rare sous nos latitudes, est presque un animal de compagnie pour la plupart de nos voisins européens. Car dans nos pays occidentaux, qui fondent leur modèle de développement sur la croissance et sur la consommation (ce n’est pas tout de produire, il faut aussi trouver des clients), la possibilité de dépenser à crédit, c’est la perspective de pépettes supplémentaires dans les tiroirs-caisses des commerçants. Il paraît même que la vigueur de l’économie américaine devrait beaucoup au prêt hypothécaire, sorte de pilule Viagra de la consommation.

En France, où celle-ci est traditionnellement décrite comme mollassonne, l’hypothèque serait donc, selon les optimistes, une cartouche de plus pour la croissance, donc un levier pour créer de nouveaux emplois, donc payer de nouveaux salaires, qui doperont la consommation, etc. Selon les pessimistes et pour la très conservatrice Banque de France, c’est le risque de précipiter de nouveaux ménages vers les commissions de surendettement, où le nombre de dossiers a pratiquement triplé ces dix dernières années. De fait, pour les ménages les moins fortunés - et pour les individus peu précautionneux dans la gestion de leur budget - cette recharge sonne comme une nouvelle "chance" de ne pas se rater. Pas encore surendetté ? Rechargez le canon. Et rejouez.