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24-10-2013
Mots clés
Urbanisme
Logement
France

Habitat partagé : le guide pratique

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Habitat partagé : le guide pratique
(Crédit photo : UVSQ - SCD - flickr)
 
Comment intégrer un groupe ? Les banques vont-elles nous suivre ? Toutes les réponses à vos questions ici.
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ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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1/ Quelle est la première étape ?

« Bien formuler vos attentes », conseille Stefan Singer, directeur de Toits de choix, accompagnateur de projets d’habitat participatif. Posez-vous ces questions de base : voulez-vous habiter à la ville ou à la campagne ? Vivre à cinq ou à vingt-cinq ? Recherchez-vous le projet le plus écolo ou le moins cher ? Etes-vous prêt à nettoyer les parties communes ? Attendez-vous de votre voisinage plus de convivialité ou qu’il devienne une deuxième famille ?


2/ Comment intégrer un groupe-projet ?

Si vous savez ce que vous voulez, vous pouvez en fonder un vous-même et recruter parmi votre entourage, via les réseaux consacrés à l’habitat groupé, les petites annonces de médias alternatifs (Silence, Passerelle éco…) ou Terra eco. Vous pouvez aussi rejoindre un groupe déjà existant – beaucoup sont en quête de nouveaux membres – en vous rapprochant des réseaux associatifs qui vous aiguilleront.


3/ Combien de temps cela vous prendra-t-il ?

Ne comptez pas vos heures. Les réunions ont lieu plusieurs fois par mois pour trancher des questions aussi diverses que les valeurs du groupe, l’emplacement du terrain, le choix de l’architecte, etc. Idéalement, cette phase de réflexion ne devrait prendre que six mois, puis comptez un an pour la conception et autant pour la construction, à mettre à profit pour réfléchir à l’organisation de la vie quotidienne dans l’habitat. C’est parfois bien plus long.


4/ Combien cela va-t-il vous coûter avant de construire ?

« Pour financer toutes les études de faisabilité et de conception et payer les rendez-vous avec l’architecte, il faut prévoir environ 200 euros par mètre carré habitable », estime Stefan Singer. Ce premier investissement financier, qui ne doit intervenir que si l’on a déjà le terrain, a généralement pour effet de consolider le collectif. Il faut ajouter environ 50 euros par mètre carré si l’on a recours aux services d’un accompagnateur de projet.


5/ Finalement, est-ce moins cher que les prix du marché ?

A prestations équivalentes, l’habitat groupé revient de 15 % à 20 % moins cher qu’une opération standard. Mais la marge est réinvestie dans une meilleure qualité environnementale du bâti et dans les espaces collectifs. A l’entretien, cela revient moins cher qu’une copropriété classique puisque le nettoyage, la gestion des poubelles, les petits travaux sont autogérés par les habitants, et non délégués à des prestataires extérieurs.


6/ Les banques vont-elles vous suivre ?

Tout dépendra de la banque ! Certaines caisses régionales financent plus facilement que d’autres ce type de projet. Tout sera également fonction du montage juridique, choisi par rapport aux profils et aux souhaits des membres du groupe. Les banques sont très prudentes sur les montages alternatifs : votre groupe doit disposer de fonds propres – quitte à ce que ceux qui en ont plus financent davantage le projet, dans un premier temps.


7/ Que faire si vous n’avez pas les moyens d’acheter ?

Vous pouvez faire entrer un bailleur social parmi les partenaires de votre projet et vous positionner pour louer l’un des logements qu’il aura financés. Si tous les membres de votre groupe souhaitent être locataires de HLM, certains bailleurs sociaux sont prêts à vous suivre et à vous associer dès la conception de votre cadre de vie, soit trois ans avant que vous n’intégriez vos logements. Démarchez-les !


8/ Est-ce un bon placement ? Ferez-vous une plus-value ? S’engager dans un projet d’habitat participatif représente un tel investissement en temps que la recherche d’une plus-value ne peut être la principale motivation. Cela dit, c’est vrai, certains habitats groupés se revendent une petite fortune ! Si vous souhaitez réaliser une opération immobilière, n’optez surtout pas pour une structure coopérative, qui vise justement à lutter contre la spéculation immobilière !


9/ Quand ne pourrez-vous plus faire machine arrière ?

Légalement, il n’existe pas de durée minimum d’engagement, ni pendant la phase projet ni après, lors de la construction ou une fois que vous aurez emménagé. Vous êtes libre, à tout moment, de vous retirer du projet, ou de plier bagage si vous avez déjà investi les lieux. Mais ne vous lancez pas dans une telle aventure à la légère, afin de ne pas perdre votre temps ni d’en faire perdre au groupe, au risque de le mettre en péril.


10/ Qu’allez-vous partager avec vos voisins ?

Tout dépend de ce que va décider votre groupe. Cela peut être une salle de réunion (qui peut se transformer en salle de fêtes où prendre des repas communs), une cour ou un jardin, une buanderie, des outils de bricolage… Vous pouvez aussi mutualiser des chambres d’amis ou des petits studios, partager des voitures – ce qui évite de payer trop de places de parking – ou des services (garde d’enfants, aide à domicile, etc.).


11/ Pouvez-vous vous lancer si vous êtes nul en bricolage ?

Cela ne devrait pas poser de problème si le groupe décide de ne pas avoir recours à l’autoconstruction. S’il en est autrement, prévenez vos futurs voisins et n’hésitez pas à suivre des formations. Mais « l’autoconstruction représente une charge de travail extraordinaire pour les foyers. Le taux de séparation des couples pendant la phase de travaux est élevé », prévient Stefan Singer.


12/ Quelle est votre marge de liberté dans le choix des matériaux ?

Tout dépend de la décision de votre groupe. Les parties communes sont choisies collectivement. Les logements peuvent être faits sur mesure, ce qui exige un nombre d’intervenants plus important, engendre des délais plus longs, des coûts plus élevés et une gestion financière complexe pour le groupe. Pour éviter ces écueils, les groupes définissent parfois des prestations communes pour les habitations.





- Les 5 écueils à éviter

1. Ne pas s’investir. Dès qu’il est à peu près constitué, « le groupe doit se mettre en mode apprentissage », estime Pierre Lévy, de l’association Regain. Il faut acquérir des bases en droit, en finance, en architecture, en urbanisme… Echangez des infos sur les réseaux et assistez au maximum de réunions.

2. Additionner des souhaits individuels. Si c’était le cas, les coûts augmenteraient du fait de l’accumulation des desiderata, « au risque d’exclure du groupe les plus fragiles financièrement », souligne Bruno Parasote, spécialiste du sujet.

3. Lancer le projet sans terrain. La recherche du foncier doit être l’un des premiers travaux du groupe. Ne choisissez l’architecte qu’une fois le terrain trouvé !

4. Tout laisser aux mains d’un seul. C’est risquer d’instaurer des rapports hiérarchiques dans les futures relations de voisinage ! Optez plutôt pour un leadership tournant, en fonction des actions à mener.

5. Compter sur des subventions. Vous pouvez oublier : ce n’est pas parce que l’habitat est participatif qu’il est perçu comme étant un bien pour l’intérêt général !

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