God bless the "Queen of green" !

La "Reine du vert" est morte. Dame Anita Roddick, la fondatrice de la chaîne britannique The Body Shop a succombé à une hémorragie cérébrale le 10 septembre à l’hôpital de Chichester (sud de l’Angleterre). "Queen of green", surnommée ainsi pour ses nombreuses actions écologiques avait 64 ans.

Le Royaume-Uni a rendu hommage à "l’une des femmes d’affaires les plus couronnées de succès de Grande-Bretagne" selon les propres mots du Premier ministre Gordon Brown. "Elle restera dans les mémoires comme un exemple pour les femmes de son pays cherchant à monter et à développer leur propre entreprise" a-t-il déclaré.

La communauté française du développement durable s’est également émue de la disparition de cette figure de proue du militantisme écologique. Contacté par Terra Economica, Tristan Lecomte, le pédégé d’Alter Eco explique qu’elle avait su la première réconcilier éthique et capitalisme. "C’était une personne emblématique du commerce équitable et une pionnière de la responsabilité sociale des entreprises. Elle croyait qu’une autre mondialisation était possible."

Crèmes au concombre

Pionnière de la cosmétique respectueuse de l’environnement, cette fille d’immigrés juifs italiens était arrivée à la tête d’un empire de plus de 2000 boutiques dans cinquante pays. Un empire qu’ elle revend à L’Oréal en 2006 pour 940 millions d’euros. Et pourtant en 1976, en ouvrant le premier magasin The Body Shop, elle ne cherchait qu’à nourrir sa famille.

Lotions nettoyantes au concombre, exfoliants à la fraise, tous les produits commercialisés sont à base de composants naturels, achetés selon les principes du commerce équitable. La formule développement durable plaît.

L’ascension est fulgurante. Elle la met à profit pour défendre toutes les causes. "Nous avons tellement accompli avec elle, s’émerveille Adrian Bellamy, l’actuel président de The Body Shop sur le site Internet de l’entreprise, que ce soit sur la protection des animaux, les droits de l’Homme, le commerce équitable ou à travers la création d’ONG comme Children on the Edge. Il n’est nullement exagéré de dire qu’elle a changé le monde des affaires."

Elisabeth Laville, cofondatrice de Graines de changement l’a bien connue notamment parce que l’agence d’information positive a publié son autobiographie Corps et âme. "Elle a été la première à utiliser sa boîte comme porte drapeau. Elle disait : "C’est un outil de changement du monde. On va l’utiliser comme ça." Elle se servait de Body Shop pour faire passer des messages, changer ce qu’il y avait dans la tête des gens. (...) Acheter un produit sans test sur les animaux, c’était comme signer une pétition."

Sur le cahier de doléances du site de The Body Shop, nombreux sont les internautes à exprimer leur admiration pour cette chef d’entreprise engagée. Anon témoigne : « Il est possible d’atteindre le succès en créant une multinationale tout en agissant selon ses convictions. Anita Roddick l’a prouvé. À chacun, les entreprises comme les particuliers de s’enrichir de son exemple. »