publicité
haut
Accueil du site > Actu > Société > Ferrare, la favorite de la petite reine
Article Abonné
28-03-2013
Mots clés
Transports
Europe
Reportage

Ferrare, la favorite de la petite reine

Taille texte
{#TITRE,#URL_ARTICLE,#INTRODUCTION}
Ferrare, la favorite de la petite reine
(Crédit photo : luca gavagna)
 
La capitale européenne du vélo ? Amsterdam, bien sûr ? C’est oublier un peu vite cette cité italienne pionnière.
Le Baromètre de cet article
ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
SUR LE MÊME SUJET

C’est immergé dans l’histoire de l’art que l’on pédale à Ferrare. Pour comprendre pourquoi cette ville du nord de l’Italie est une des capitales européennes de la bicyclette, nul besoin d’éplucher des statistiques alambiquées : l’impact visuel suffit. Le panneau d’entrée de l’agglomération annonce « Ville du vélo » avant même la mention « Patrimoine de l’humanité de l’Unesco » (Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture). Et chaque pas vers le centre est un crescendo trépidant de coups de pédale. Un essaim de cyclistes se presse autour du visiteur et les chiffres ne font qu’illustrer la multiplication de ces rayons, guidons et cadres : environ un tiers des Ferrarais utilise régulièrement le vélo comme moyen de transport et le nombre de cyclistes dans la ville dépasse ceux de Copenhague et d’Amsterdam.

Aldo Modonesi, conseiller municipal délégué à la mobilité, analyse ce phénomène. « Depuis vingt ans, nous avons créé, tant du point de vue des infrastructures que des habitudes, un environnement favorable à la réalisation de ce type de records. Des investissements importants ont été réalisés : le réseau de pistes cyclables, qui s’étend désormais sur 100 kilomètres, s’est consolidé au fil des ans et continue à se renforcer malgré la crise. » L’administration locale a su cultiver habilement le terreau cycliste de la ville, qui compte plus de 130 000 habitants. Une pensée bien résumée par Aldo Modonesi : « Le peuple ferrarais est habitué à pédaler, cela fait partie de [son] ADN. L’une des premières choses que l’on achète à nos enfants, c’est un vélo. »

Centre-ville interdit aux véhicules à moteur

Si Ferrare est devenue ces dernières années une Mecque du vélo européen, c’est en grande partie grâce à Gianni Stefanati, le responsable du département « vélo » de la ville – le premier du genre en Italie – depuis sa création, en 1996. Il s’occupe de tous les aspects citadins de la petite reine : de la promotion à la mobilité, du vélo en libre-service aux infrastructures. Mais si la bicyclette est si populaire, c’est aussi, selon lui, parce que Ferrare est peu étendue. Or, elle est très compétitive par rapport aux autres moyens de transport si les déplacements s’effectuent dans un rayon de 5 à 7 kilomètres.

« Notre travail a aussi permis de maintenir une tradition présente dans toute la plaine du Pô (région du nord de l’Italie, ndlr) et qui, ailleurs, s’est perdue, se réjouit Gianni Stefanati. Ferrare a fait des choix précis ces dernières années : par exemple, la zone cyclable aménagée dans tout le centre historique, et la mise en place de pistes en direction des quartiers périphériques. » Le responsable affirme également avec fierté que le choix de fermer le centre à tous les véhicules à moteur – y compris les scooters – a fait augmenter l’utilisation du vélo, notamment chez les jeunes.

Stations d’échange vélo-auto

Les « pédaleurs » de Ferrare bénéficieront bientôt d’un système de bicyclettes en libre service étendu au niveau régional. Les habitants peuvent les louer simplement, grâce à leur carte d’abonnement ferroviaire. Des stations d’échange vélo-auto ont également fleuri dans les principaux parkings de l’agglomération. La dimension touristique n’a pas été oubliée, puisque la quasi-totalité des hôtels met des vélos à disposition de ses clients. Enfin, la municipalité travaille à l’amélioration de l’offre cyclo-touristique, et Ferrare reste facilement accessible à vélo : il suffit de parcourir la véloroute numéro 8 (de Cadix, en Espagne, à Athènes, en Grèce).

« J’ai commencé à faire du vélo quand j’étais enfant. Aujourd’hui, j’ai 78 ans. Je continuerai à pédaler tant que j’arriverai à tenir le guidon bien droit. » Roberto, vieil homme rencontré aux abords de la cathédrale gothico-romane, résume ainsi le rapport de la ville au vélo. Et dans la ville où se situe l’intrigue de son Jardin des Finzi-Contini, résonnent les mots de l’écrivain ferrarais le plus célèbre du XXe siècle, Giorgio Bassani : « Quand je rentre à Ferrare, je fais le tour des murailles à bicyclette. Leur tourner autour, ainsi, est ma façon de rentrer à la maison. » —

Traduction : Charlie Vandekerkhove

Faites réagir vos proches, diffusez l'info !
Vous aimez Terra eco ? Abonnez-vous à la Newsletter
TOUS LES COMMENTAIRES
COMMENTAIRES SÉLECTIONNÉS
RÉPONSES DE LA RÉDACTION
Trier par : Plus récents | Plus anciens
Affichage : Voir tout | Réduire les discussions
Soyez le premier à réagir à cet article !
PUBLIER UN COMMENTAIRE

Un message, un commentaire ?

  • Se connecter
  • Créer un compte

publicité
1
publicité
2
    Terra eco
    Terra eco
publicité
3
SPIP | squelette | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0
publicité
bas