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27-02-2014
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Monde

Ensemble, c’est nous !

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Ensemble, c'est nous !
(Crédit photo : DR)
 
« Ensemble », de Richard Sennett. Albin Michel, 384 p., 24 euros.
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ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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« Ensemble, tout devient possible », clamait un slogan que le lecteur de moins de 7 ans ne peut pas connaître. Rien à voir toutefois entre Nicolas Sarkozy (qui, en 2012, voulait blinder les frontières de sa « France forte ») et Richard Sennett. Le sociologue américain, professeur à la London School of Economics, s’intéresse en effet à la coopération en tant qu’outil contre les tribalismes de tous poils : le nationalisme qui « a détruit l’Europe » au XXe siècle, ou sa variante réactionnaire qui fait qu’aujourd’hui aux Pays-Bas « la seule mention du mot ‘‘ musulman ’’ déclenche un assaut de plaintes wagnérien ». Pour l’auteur de Ce que sait la main. La culture de l’artisanat (Albin Michel, 2010) – dont Ensemble est le deuxième volet –, la coopération, au contraire, « essaie de relier des gens qui ont des intérêts séparés, voire contradictoires (…), qui ne sont pas égaux, ou qui, tout simplement, ne se comprennent pas ».

Pression du court terme

Selon Richard Sennett, « le soutien mutuel est inscrit dans les gènes de tous les animaux sociaux », qui « coopèrent pour accomplir ce qu’ils ne peuvent faire seuls » (la toilette chez les chimpanzés, la quête du pollen chez les abeilles, l’entraide chez les humains…). Mais notre société moderne « déqualifie » les gens pour pratiquer la coopération. Ainsi, les inégalités ont partout explosé et « se traduisent par une distance sociale » entre l’élite et la masse. Dans le monde du travail, l’échange de savoir-faire en vigueur dans les ateliers d’artisans a cédé la place à la pression du court terme et des managers, entraînant des catastrophes, comme le krach de 2008.

Utopies socialistes

Malgré de nombreuses références piochées dans l’histoire, la philosophie ou la psychologie, pour éclairer ce postulat, Ensemble est frustrant. Outre les exemples d’utopies socialistes du XIXe siècle (les communautés artisanales de Robert Owen, en Ecosse, l’Institut Hampton, destiné à former les anciens esclaves américains…), on regrette que Richard Sennett n’ait pas analysé des modèles récents de coopératives ouvrières, approfondi son étude du guanxi, le code chinois de cohésion sociale, ni prolongé jusqu’à notre époque sa réflexion sur la division entre « gauche sociale » – prônant l’initiative de la base – et « gauche politique » – selon laquelle syndicats et partis sont « l’unique manière de transformer la bête capitaliste ».

Le lecteur pourra aussi s’étonner que l’auteur s’étende sur l’échec de Google Wave (application Web de messagerie et de travail collaboratif) à créer un logiciel coopératif, mais ne dise rien du rôle moteur de la coopération dans le monde du logiciel libre. Comme l’illustrent ses passages sur Luther, la civilité, Montaigne ou la conversation dialogique, ce livre est bien davantage une réflexion sur l’éthique, tel que le précise son sous-titre français – Pour une éthique de la coopération –, que sur les politiques de la coopération. —

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