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29-01-2010
Mots clés
Architecture
Chine

Enquête sur l’urbanisation chinoise

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Enquête sur l'urbanisation chinoise
(Flickr, Shanghai)
 
L’architecte hollandais Mars Neville a passé quatre ans à étudier l’urbanisation galopante de la Chine, et a consigné dans un livre ses propositions pour la rendre plus soutenable.
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C’est en apprenant en 2001 que la Chine projetait de construire 400 villes d’un million d’habitants d’ici 2020, afin d’accueillir sa population migrante rurale, que Mars Neville a commencé son aventure dans l’Empire du milieu. "Construire la nation chinoise, c’est d’abord construire des villes", explique-t-il sur son site. Ancien salarié de Rem Koolhaas (OMA), le Hollandais a choisi d’enquêter sur le processus d’urbanisation chinoise plutôt que de courir le pays pour répondre aux multiples appels à projet. De là est née la fondation "Dynamic City", dont le but a été de réunir pendant 4 ans une série de contributions visant à orienter l’urbanisation chinoise dans un sens plus durable. « Je voulais mettre en lumière les lignes de force qui existent derrière ce projet pharaonique de villes nouvelles », explique Mars Neville. Le résultat de ces années de travail a été transcrit dans un livre paru en 2008 : « Le rêve chinois - une société en construction ».

Pourtant, contrairement à ce que son patronyme pourrait laisser supposer, Mars Neville est loin d’être un fervent partisan des villes nouvelles, du moins telles qu’elles sont conçues en Chine. "Si cela équivaut à construire des immeubles sur des terres agricoles pas chères et dont personne ne veut, à 20km de zones urbaines, alors ce n’est pas une bonne idée. Mieux vaut densifier les banlieues." Seules les villes de plusieurs centaines de milliers d’habitants, qui obéissent à un projet urbanistique, méritent selon lui qu’on s’y intéresse.

Construire, et vite !

"Le problème de la Chine, poursuit-il, c’est que le processus d’urbanisation y est trop rapide. Les choses sont en train de se produire sous nos yeux, la plupart du temps sans être véritablement pensées." En dix ans, la Chine a vu fleurir une centaine de villes non comptabilisées officiellement en tant que telles : villes minières, touristiques, quartiers militaires, villages-usines, villes à thème, etc. "Ces villes sont complètement coupées de leur environnement et sont par nature statiques. L’espace public y est réduit aux vides qui séparent les immeubles, et les rues sont souvent un espace de transition sans grande vie"... Pas étonnant à l’en croire : les promoteurs sont si pressés de rentabiliser leur investissement que la marge de manœuvre des urbanistes est réduite. "Les plans doivent presque être livrés dans la nuit. Le boom urbain a lieu sans laisser la moindre place à la réflexion, et la réalité menace d’éclipser le rêve de villes meilleures, thème de l’exposition universelle de Shanghai."

Autre problème selon lui : ce qui est "vert" sur le papier ne l’est pas toujours dans la réalité. "Les villes vertes sont souvent synonymes de villes arborées et truffées de technologies ou de bâtiments verts. Elles oublient souvent de prendre en compte l’intérêt des populations locales."A cela s’ajoutent des réglementations "peu flexibles" en matière d’urbanisme, qui n’encouragent pas les innovations vertes. D’où l’idée que la solution ne peut venir que d’une vision globale de l’environnement local doublée d’un contournement des règles.

Simuler l’expansion urbaine

Depuis la parution de son livre en 2008, Mars Neville est en passe de monter son cabinet d’architecture à Pékin. Parmi les projets qu’il a sur le feu, celui de l’éco-ville de Tianjin montre sa volonté d’innover. La ville en projet doit accueillir un million d’habitants. Les technologies vertes ont déjà été intégrées dans le planning urbain, mais Mars Neville a été chargé d’une tâche autrement plus complexe : imaginer comment rendre la ville "verte" sur le papier aussi "verte" dans la réalité.

Pour cela, il a réuni une équipe de 10 cabinets d’architecture chinois et hollandais afin de simuler l’évolution urbaine de cette éco-ville en puissance. La première phase a consisté à élaborer en commun un socle de critères auxquels la ville devra répondre. Et la seconde prévoit que chaque cabinet imagine tour à tour le scénario d’évolution le plus vert possible. "Chaque cabinet doit imaginer 3 ans de la vie de cette ville tout en ajoutant 100 000 habitants." Une manière d’anticiper l’avenir et de rattraper le temps, quand on sait que l’une des convictions de Mars Neville est justement que les projets urbains, une fois dessinés, sont déjà en retard sur la réalité.

A lire aussi sur terraeco.net :
- Série : ils imaginent la ville de demain : Anders Rubin (1/4)
- Cap vert pour Shanghai 2010
- Green Vegas
- 2038 : On a marché sur la ville

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