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De retour de Shanghai

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De retour de Shanghai
 
La correspondante de Terra eco en Chine a passé plusieurs jours sur le site de l'Expo universelle de Shanghai. Elle en revient impressionnée, et perplexe.
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Shanghai 2010 restera certainement dans les mémoires comme l’Expo de la démesure. Une exposition à l’image du pays hôte, qui collecte une à une les cartes de la super-puissance et a déployé tous les moyens pour que tout soit prêt le jour J.

C’est aussi l’Expo des paradoxes. Que le premier pollueur de la planète, dont les trois quarts des villes offrent - pour leurs parties modernes - des visages défigurés souvent oubliables, soit le grand ordonnateur d’une démonstration de ce que pourrait être la ville de demain, peut laisser pantois. Qu’une exposition universelle - et tout le clinquant que suppose un tel événement - puisse se targuer d’être « verte » laisse également sceptique. Les architectes, qui ne savent toujours pas si leurs bâtiments seront ou non démontés après l’événement, sont les premiers à le dire : construire pour six mois et construire pour toujours, ce n’est pas la même chose.

Toujours est-il qu’en se promenant sur le site, difficile de ne pas être impressionné par le résultat, entre la taille du l’Expo qui s’étale sur plus de 5 km² et la furieuse fantaisie de certains pavillons. On est aussi bluffé par le travail réalisé sur le lieu lui-même, ancien chantier naval et quartier industriel reconvertis pour les besoins de l’événement. Au final, un immense terre-plein fait table rase du passé, de part et d’autre du fleuve Huangpu. Des infrastructures hors normes rivalisent pour impressionner le quidam, tel le centre de la culture en forme de coupole, ou le pavillon chinois. Ville dans la ville, le site surprend aussi par le côté futuriste de son design, avec l’immense tour-thermomètre du pavillon du futur ou les esplanades jonchées de toiles blanches-parasol.

A l’instar des Jeux olympiques de Pékin, les autorités de la ville de Shanghai ont mobilisé tous les moyens pour faciliter la visite : les volontaires sont partout ou presque, reconnaissables à leur sweat shirt blanc et vert, des plans ont été dispersés sur le site et les toilettes pour handicapés donnent le mode d’emploi aux visiteurs. Des bus électriques gratuits baladent les touristes, tandis que des ferrys relient les deux parties de l’exposition. A l’extérieur du site, 4 000 taxis ont été enrôlés pour l’expo. Les chauffeurs portent des gants blancs et disent « bonjour, comment allez-vous ? ». Enfin pour l’anecdote, le slogan « Meilleure ville, meilleure vie » aurait même été aperçu sur les murs d’un crématorium. Pour la Chine, l’Expo est l’événement à ne rater sous aucun prétexte. Shanghai a fait peau neuve, avec ses nouvelles lignes de métro et son Bund rutilant, sorte de promenade des Anglais à la mode shanghaienne. La nuit, tout s’éclaire : pavillons, tours, immeubles, ponts, donnent à la ville un brin de magie hongkongaise.

A l’intérieur de certains pavillons, c’est le spectacle permanent. Visitée à 95% par des Chinois en raison notamment de l’importance de la population, l’Expo a été conçue essentiellement pour impressionner les locaux. Les pavillons thématiques consacrés à la vie urbaine ou à la ville du futur offrent une palette d’effets spéciaux, des colonnes lumineuses, des panneaux multimédia 360°, des plafonds dont on devine à peine la présence. Cette ambiance de foire se retrouve sur beaucoup de pavillons étrangers, dont la scénographie vise d’abord à émouvoir. L’Espagne offre un spectacle de flamenco, la France expose des tableaux du musée d’Orsay et promet des mariages « romantiques », l’Italie a littéralement collé sur un mur les partitions et instruments d’un orchestre symphonique, etc. Les pavillons internationaux ont sorti le grand jeu pour séduire les visiteurs chinois, faire venir les touristes et, bien sûr, les investisseurs. Pour une partie du public chinois, c’est l’occasion rêvée d’approcher des pays où ils ne mettront sans doute jamais les pieds. Du côté des visiteurs étrangers, dont l’État a dû jouer les vaches à lait, les critiques sur les pavillons « concentrés de clichés culturels » vont en revanche bon train.

Sur l’aspect ville durable, on note un gros effort pédagogique de la Chine à l’égard de son propre public, avec des pavillons thématiques consacrés à la vie urbaine ou la mobilité. Le résultat est une succession de mises en scène pouvant sembler surfaites à un public averti. Une planète géante multimédia, des métronomes multicolores symboles de l’urgence climatique, des robinets qui sortent d’un cylindre montrent la quantité d’eau consommée par tête d’habitant selon les pays, des sabliers indiquent les ressources naturelles en voie de disparition. Dans ces pavillons, les mêmes slogans reviennent : « intelligent city », « low carbon city », « eco-city ». Bref, un bombardement de messages écolos doublé d’un spectacle son et lumière qui laissent songeur. Mais dans l’ensemble, l’Expo de Shanghai reste quand même une incroyable vitrine du monde à côté de laquelle on s’en voudrait d’être passé.

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  • Article intéressant sur le ressenti mais un peu light au niveau de données chiffrées : investissement pour la ville de Shanghaï, dépenses énergétiques, nombre de visiteurs,...
    Quels sont les éléments "écolos" des différents pavillons ? Y en a t-il ?
    Bref on aimerait en savoir un peu plus !
    Merci.

    19.05 à 17h34 - Répondre - Alerter
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