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En Zambie, le cuivre ne profite pas aux Zambiens

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En Zambie, le cuivre ne profite pas aux Zambiens
(France TV)
 
Un documentaire décortique le scandale social, environnemental et financier autour d'une mine de cuivre exploitée par un géant industriel suisse.
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ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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Mise à jour le jeudi 24 mai : Ce documentaire d’Alice Odiot et Audrey Gallet, produit par Yami 2 et diffuse en juin 2011 sur France 5, vient d’obtenir le prix Albert-Londres 2012.

Son nouveau-né a eu de la fièvre, son crâne a gonflé, puis sa respiration a changé. Enfin, il a « cessé de respirer ». La jeune Zambienne qui raconte son histoire n’est pas la seule à avoir, en mémoire, un tel drame. A Mufulira, les témoignages qui mettent en cause la mine de cuivre de Mopani sont légion. Irritation des yeux, infections pulmonaires, tumeurs... « Ca brûle la trachée, ça ronge les poumons. Dans la bouche, un goût de rouille, dans le ciel, des particules qui déclenchent des pluies acides », énonce le commentaire. En fond, l’image d’une usine fumante, enveloppée dans un nuage de poussière.

Au cœur du documentaire « Zambie, à qui profite le cuivre ? », tous les ingrédients du scandale sont réunis. Deux ans d’enquête d’Alice Odiot et d’Audrey Gallet ont abouti à une réponse tranchée face à cette question en forme d’accusation. Repartons du début. A côté de la ville de Mufulira, il y a une grande mine d’extraction de cuivre. La plus grande fonderie d’Afrique. Elle appartient à Glencore, la première compagnie de négoce de matières premières au monde. Depuis 2003, la société a trouvé un procédé d’extraction du cuivre tellement efficace qu’il lui a permis de licencier 3000 employés. Le procédé en question fonctionne en injectant des tonnes d’acide sulfurique chaque jour dans le sous-sol, acide qui a notamment contaminé 800 personnes en 2008 via l’eau dite « potable ». Ces rejets d’acide viennent ainsi compléter la pollution causée par cette épaisse fumée, qui fait visiblement tousser tous les habitants interviewés. En 2009, le taux de dioxyde de souffre (gaz toxique, on l’aura compris) était ici 72 fois supérieur à la norme. Et ne parlons pas des rejets d’arsenic.

© FranceTV

Mais ce n’est pas tout : en 2004, la Banque européenne d’investissement, officiellement engagée dans le développement des pays du Sud, a accordé un prêt de 48 millions d’euros à Glencore pour la rénovation de sa mine. Vu le bilan piteux de l’usine en matière sociale et environnementale, on voudrait croire que la BEI s’est fait avoir. Quoique : l’un de ses représentants, en mission à Mufulira, explique aux habitants que dans son pays, bien sûr, une telle « installation n’aurait pas eu le droit de fonctionner de cette manière ». Et ce n’est (encore) pas tout : difficile de croire que la BEI ignorait que le président de Glencore avait, dans une autre vie, écopé de 325 années d’emprisonnement aux Etats-Unis pour « corruption, évasion fiscale et commerce avec l’ennemi ». Difficile de croire aussi qu’elle ignorait que, grâce à un savant micmac de filiales implantées dans des paradis fiscaux, Glencore ne paie quasiment aucun impôt à la Zambie. Ni en Suisse, d’ailleurs, où elle a pourtant son siège social. La société de Marc Rich - qui porte bien son nom - a pourtant accumulé 60 milliards de dollars (42 milliards d’euros) d’actifs en 2009. Comme le dit Eva Joly, députée européenne Europe-Ecologie, ne pas avoir pris tout ceci en considération, « c’est être aveugle ».

© FranceTV

Désormais, l’enjeu pour les habitants de Mufulira est de transformer leurs témoignages accablants en arguments juridiques, et de prouver la responsabilité de Glencore. Savior Mwambwa, économiste et militant zambien, et Anne-Sophie Simpere, des Amis de la terre, enquêtent (voir le rapport). Ils ont fait appel à l’association de juristes Sherpa pour ouvrir un procès. L’une de ses avocates les aura prévenus : c’est un « combat de David contre Goliath » qui s’engage.

« Zambie, à qui profite le cuivre ? », documentaire de 52 min d’Alice Odiot et Audrey Gallet, produit par Yami 2. Diffusion mardi 31 mai à 20h35 sur France 5.

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