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25-08-2009

En Chine, une éolienne peut en cacher une autre

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En Chine, une éolienne peut en cacher une autre
 
Depuis 2006 et la loi sur les énergies renouvelables, la Chine fait preuve d’un volontarisme souvent cité en exemple pour développer les alternatives au charbon. Mais les résultats ne sont pas toujours à la hauteur des attentes.
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Friande d’objectifs ambitieux en matière de politique environnementale, la Chine espère tirer 15% de son électricité de sources d’énergies alternatives en 2020. Aujourd’hui, le chemin semble encore long, et les centrales thermiques au charbon représentaient 75% de la capacité électrique installée en 2008. En attendant, Pékin va de l’avant, et développe à marche rapide son secteur éolien. De 12,2 GW en 2008, elle mise sur 100 GW, voire 130 GW installés en 2020. Et rien que l’an dernier, elle a ajouté 6GW, se classant ainsi au 4ème rang mondial. Une tendance qu’illustre à merveille le lancement des « Trois Gorges sur terre », à Jiuquan, dans le Gansu. Projet pharaonique, cette ferme éolienne coûtera 12 milliards d’€ à l’État, et devrait offrir à la Chine une capacité installée de 12,71GW en 2015, puis 20GW en 2020. Ce sera la première installation éolienne du pays, au même titre que le barrage des Trois Gorges pour la production hydro-électrique.

Pas de carte des vents

Mais la volonté de l’État de développer les énergies alternatives ne doit pas faire oublier certaines réalités, comme l’explique André Loesekrug-Pietri, Managing Partner de CEL, un fonds d’investissement européen spécialisé notamment dans le secteur environnemental. « Le secteur éolien est très à la mode, ce qui est justifié. Le pays présente un vrai potentiel de développement étant donné sa taille et son importante façade maritime, mais les entreprises que nous avons approchées sont souvent survalorisées. » Autrement dit, les résultats financiers ne sont pas toujours à la hauteur des prévisions réalisées. A cela plusieurs raisons, parmi lesquelles la piètre qualité des cartes des vents chinoises, "même si elle s’améliore" relativise André Loesekrug-Pietri. Cette défaillance constitue un vrai problème pour les investisseurs. Comment avoir une projection exacte de l’électricité qui sera générée sans savoir à quel endroit précis et avec quelle intensité souffle en moyenne le vent ? « Le risque de miser sur des quantités de production électrique qui ne seront pas atteintes est réel » , poursuit André Loesekrug-Pietri.

Des turbines moins performantes

La cartographie des vents n’est pas le seul problème. Souvent, les unités de production éoliennes installées ne sont pas suffisamment bien raccordées au réseau électrique national ou local. « La politique chinoise se fixe des objectifs forts en termes de capacité installée, mais se montre parfois moins exigeante sur la production réellement fournie. Les défis à surmonter en terme de qualité et de capacité du réseau sont donc importants pour cette énergie plus irrégulière qu’est l’éolien », juge l’expert. Or c’est bien le problème en Chine : à quoi sert d’installer des capacités de production électrique si c’est pour ne pas s’en servir ? Le ralentissement de la production électrique en période de crise joue bien sûr un rôle, de même que le coût élevé du raccordement. En 2008, selon la banque Citigroup, 30% de la capacité éolienne installée en Chine n’était pas reliée au réseau électrique. Dernier point : la qualité des turbines chinoises, souvent mise en cause. Selon le magazine Forbes, la capacité d’utilisation des turbines installées est de 23% en Chine, contre 30% dans d’autres pays. Ce qui n’est guère étonnant au regard de la rapidité de développement du secteur chinois. Dans le même temps, le secteur éolien s’est transformé en industrie de pointe au niveau mondial, avec des mâts de 100m de haut et des pales de 60m de long... Turbines, boîtes de vitesse, onduleurs, jusqu’à récemment, la Chine se fournissait à l’étranger. Mais en vertu d’une règlementation édictée en 2007, les turbines doivent désormais être fabriquées à partir d’éléments produits à 70% en Chine. Certes, la règle donne un coup d’accélérateur à l’industrie locale, mais l’expérience chinoise en matière d’éolien est récente et se limite aux turbines de taille moyenne. « Il y a un mélange entre des objectifs très ambitieux, très clairs, et une sorte de non-dit qui veut que le meilleur gagne », analyse A L-P. Ceci dit, au train où vont les choses, l’éolien chinois aura sans doute définitivement pris son envol d’ici quelques années. A lire aussi dans Terra eco :
- La géothermie ? A Pékin aussi
- Marc Vergnet, le cow-boy de l’éolien
- Le marché des petites éoliennes veut devenir grand
Sources de cet article

- Bloomberg
- Forbes
- Photo : champ d’éoliennes à Xinyang. Crédit : Kidplanete

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