publicité
haut
Accueil du site > Blogs > Les blogs > innovation politique > Emploi, énergie, logement, fiscalité, relier des problèmes multiples, (...)

innovation politique

Par Rodrigue Coutouly
1-04-2013

Emploi, énergie, logement, fiscalité, relier des problèmes multiples, construire des réponses globales

Le gouvernement français actuel, comme ceux qui l'ont précédé, comme les autres gouvernements des pays européens doivent résoudre de multiples problèmes complexes. L'approche choisie s'articule généralement autour des ministères, chacun d'entre eux étant chargé de dénouer une question particulière. Et si on abordait globalement ces différents enjeux, en cherchant des solutions qui interagissent entre elles ?

Ainsi, le ministère français de l’Egalité du territoire et du Logement se trouve confronté à un double problème : celui de la mauvaise qualité du parc des logements anciens d’une part, celui de la pénurie de constructions, particulièrement de logements sociaux.

Le ministère du Travail, de l’Emploi et celui du Redressement productif cherchent de nouvelles filières pour relancer la création de nouvelles professions et de nouveaux postes de travail.

Le ministère de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie mène le débat sur la transition énergétique et se heurte à la difficulté de trouver de l’argent pour mener à bien le lancement de celle-ci. Le même ministère a créé un comité pour la fiscalité écologique qui travaille de son côté.

Pourtant, ces quatre questions, l’emploi, le logement, l’énergie et la fiscalité, possèdent de multiples liens qui les relient. Chaque comité, groupe d’experts, ministère réfléchit avec sa cohérence particulière. Chacune de ses questions rencontre des freins, particulièrement dans le domaine du financement.

Le ministère de l’Economie et des Finances, en cette période de crise et de lutte pour contenir la dette publique, est l’arbitre qui intervient pour limiter les possibilités de financement public permettant de résoudre les différents problèmes évoqués. Les marges de manœuvre sont limitées et les solutions trouvées semblent bien modestes, au regard de l’ampleur des enjeux de chaque dossier ministériel.

Et si on tentait de relier chaque chantier ? Si on cherchait, dans les nœuds en apparence insolubles de chaque sujet, des éléments qui les rattacheraient entre eux ? Si on faisait preuve d’audace et d’imagination pour créer et faire vivre des dynamiques partagées entre ces différents sujets ?

Certes, les liens entre emploi et logement sont connus, ils passent par la relance du secteur du bâtiment. Mais les relations entre transition énergétique et emploi le sont moins : l’efficacité énergétique des logements et le développement des énergies renouvelables sont des secteurs potentiellement créateurs de travail. Il est plus difficile d’imaginer des corrélations avec la fiscalité.

Esquissons ici quelques pistes courageuses et imaginatives pour sortir des impasses de la pensée compartimentée. Elles ne tiennent pas de la pensée magique ou de la parole de comptoir mais s’appuient sur une réflexion construite de longue haleine sur le site fiscalité environnementale/innovation politique.

1- Résoudre « la crise du logement » signifie s’attaquer d’abord à la mauvaise qualité thermique des immeubles et maisons anciennes. On manque de foncier pour construire et densifier les centres-villes ? Utilisons le levier du rehaussement des immeubles anciens existants pour résoudre plusieurs problèmes en même temps : vendre de nouveaux appartements au-dessus des anciens, c’est se donner les moyens de financer la rénovation de ces derniers, particulièrement la rénovation thermique.

2- On manque de moyens financiers pour relancer la machine économique et financer la transition ? On cherche comment créer une fiscalité environnementale juste et efficace. Utilisons les produits de cette fiscalité pour la redonner, proportionnellement à leur richesse, aux entreprises et aux ménages qui seront volontaires pour investir dans la transition énergétique.

3- On hésite entre réformes de ruptures, qui font prendre des risques politiques inconsidérés, et réformes d’affichage sans risque mais sans avenir. Le personnel politique joue sa crédibilité sur le court terme dans le premier cas, sur le long terme dans le second. Il faut bien sortir de ce dilemme impossible pour trouver des solutions. Une fiscalité ciblée et progressive permet de ménager l’un et l’autre, tout en laissant la liberté aux différents acteurs de choisir leur volume et leur temporalité pour intervenir.

Ces réformes permettent de retrouver des marges de manœuvre financières que l’on n’obtenait pas dans une approche sectorielle. Ces démarches permettent de concevoir des leviers nouveaux permettant d’espérer un cercle vertueux de relance économique et de création d’emplois. Ces pistes de travail méritent attention et interrogation : il faut chercher des pistes innovantes, utiliser notre imagination et notre audace si nous voulons inventer des solutions efficientes à nos complexes problèmes.

Pour aller plus loin et en savoir davantage sur les solutions proposées, je vous conseille la lecture des textes suivants :

Sur une fiscalité environnementale innovante :

Les contributions incitatives : principes et exemples Proposer une fiscalité environnementale innovante

Sur le financement de la transition énergétique :

Description d’un mécanisme de contributions Négawatt permettant de financer la transition énergétique

Une contribution incitative pour la rénovation des logements anciens

Sur le réhaussement des logements :

La surélévation d’immeuble, une solution concrète à nos crises

La pénurie de logement en France : quelles solutions ?

COMMENTAIRES ( 3 )
Trier par : Plus récents | Plus anciens
Affichage : Voir tout | Réduire les discussions
  • Oui c’est sur que la réponse globale, permettrai sans doute de résoudre un certain nombre de problème à commencer par la régulation des niches fiscales comme la loi Girardin qui sont encore mal encadrée par l’Etat !

    19.05 à 15h42 - Répondre - Alerter
  • oui, votre raisonnement est exact et chaque situation méritera une étude de faisabilité.
    Mais il faut éviter de projeter des techniques de constructions anciennes sur ce type de surélévation.
    On sait aujourd’hui construire en matériaux très légers, avec des techniques permettant à la fois isolations et durabilité du bâti.
    Une des plus aboutie de ces techniques est l’ossature bois avec une isolation en paille, c’est beaucoup plus léger que le béton !

    16.04 à 16h34 - Répondre - Alerter
  • La surélévation d’immeubles a quelques avantages en effet...si elle est possible ! car il semble que les promoteurs de cette idée "géniale" ignorent quelques problèmes techniques fondamentaux : un bâtiment de plusieurs étages est calculé avec un taux de travail du sol et des éléments porteurs qui tiennent compte de la portance du sous-sol ou du sol c’est a dire de la pression que le bâtiment exerce sur le sol de manière à ce que cela ne présente pas de danger d’instabilité du bâtiment ;idem pour les murs qui, si on leur ajoute des étages c’est a dire de la pression supplémentaire, vont voir leur structures porteuses surchargés et donc susceptibles de dégradation ,fissuration ,tassements voire écroulement !!! Ce genre de travaux nécessite donc préalablement des études de faisabilité visant à s’assurer que les éléments existants cités ci-dessus seront capables de résister aux surcharges ajoutées à la construction initiale...ce qui risque de n’être possible que dans une minorité de cas ,celle ou le sol et les structures porteuses ont été calculés "large"ce qui n’est en généralement pas le cas pour des raisons évidentes d’économies .on peut envisager des renforcements de structure dans certains cas mais cela grèvera l’opération de surélévation de manière souvent rédhibitoire

    12.04 à 10h53 - Répondre - Alerter
PUBLIER UN COMMENTAIRE

Un message, un commentaire ?

  • Se connecter
  • Créer un compte
  • NEWSLETTERS
    Cochez les cases pour vous abonner à vos newsletters
SPIP | squelette | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0
publicité
bas