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19-07-2007
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Chronique

Numérique ne rime pas avec écologique

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Numérique ne rime pas avec écologique
 
Notre société numérique consommerait de moins en moins de matières premières. Erreur. Nos ordinateurs et appareils ménagers nécessitent des tonnes de pétrole, des litres d'eau et des quantités croissantes d'énergie.
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Notre société est entrée dans une ère où l’information et la communication, jusque-là véhiculées par des moyens reposant sur des ressources relativement renouvelables (papier, parole etc.), utilisent désormais des supports « électroniques ». Tertiarisation, immatérialité de l’économie, coûts nuls de reproduction… ces éléments concourent à laisser penser que l’économie numérique est « plus légère » que les autres. Et ceci à un moment où le souci écologique devient omniprésent. La société de l’information serait une société post-industrielle, basée non plus sur l’industrie lourde, polluante, mais sur les connaissances, dématérialisées.

L’écologie, un argument de vente

Nombre de débats autour de la soutenabilité de la société de l’information se focalisent uniquement sur la gouvernance de la société de l’information, tenant pour acquise l’hypothèse selon laquelle l’infrastructure sur laquelle se déplace d’information ne pose aucun problème écologique.

En effet du point de vue de l’usager l’affichage sur l’écran remplace le poids des livres, le courriel remplace l’envoi de lettres, la visioconférence remplace le déplacement en train ou en avion etc. Du fait de l’apparente légèreté des informations manipulées, les TIC véhiculent une image d’absence de friction qui leur donnent une image de « technologie propre ». Cette image sert aussi avantageusement les intérêts des fabricants car, en cette période de prise de conscience grandissante des impasses générées par notre mode de vie, l’écologie est devenue un puissant argument de vente.

L’ordinateur qui carbure au pétrole

Pour produire un PC de 24 kg, il faut utiliser 240 kg de carburants fossiles, 22 kg de produits chimiques et 1 500 litres d’eau. Les Déchets d’Equipements Electriques et Electroniques (DEEE) auraient représenté 1,7 millions de tonnes en France en 2000, avec un taux croissance de 3 % à 5 %. La quantité de DEEE issue des ménages est estimée à environ 13 kg/an/hab, soit environ 50 % des DEEE. L’électronique grand public et l’informatique représenteraient 18 %. Ces déchets sont régulés par deux directives. L’une vient organiser les filières et l’autre interdire certains composants toxiques comme le plomb.

La question de la croissance des quantités de déchets n’a guère été posée, et aucune des structures mises en place ne favorisera l’écoconception – de peur de décourager la frénésie d’achat entretenue par ailleurs auprès des consommateurs qui se trouvent dès lors pris dans des injonctions contradictoires, « consomme où l’économie va chuter ! » et « ne consomme plus ou la planète va mourir ! ».

Des lampes par millions

Les TIC consomment aussi de l’énergie. Gartner estime que les TIC contribuent autant que l’aviation au réchauffement climatique : 2% des émissions mondiales de CO2. Un PC type consomme entre 150 et 450 W, selon son équipement. L’augmentation des capacités de calcul se traduit par une augmentation, moins rapide mais réelle, des consommations d’énergie. Les gros ordinateurs, tels que le Earth Simulator de NEC (Japon), consomment aujourd’hui la bagatelle de 12 MW soit l’équivalent de 1,6 millions de lampes de 60 W.

Les recherches visant à réduire l’énergie consommée par nombre d’opérations semblent toutefois commencer à prendre leur essor. Il est difficile de dire si elles sont motivées par le souci écologique d’économiser l’énergie ou s’il s’agit d’une solution technique pour évacuer la chaleur croissante émise par les appareils ainsi qu’un souci d’augmenter leur portabilité c’est-à-dire leur durée d’usage sur batterie.

Ecran large, consommation extra-large

D’après l’Ademe, la consommation du secteur résidentiel a augmenté de 2 % par rapport à 2005. Cette hausse est essentiellement due aux consommations d’électricité spécifique (électricité hors chauffage, eau chaude sanitaire et cuisson) qui ont augmenté de 4 % par rapport à 2005 et de 75 % depuis 1990, passant de 39,6 TWh à 69,4 TWh. « Cette évolution est principalement due à l’accroissement du nombre d’appareils électroménagers présents dans chaque foyer : produits bruns (TV, magnétoscope, Hi-Fi, décodeurs, téléphonie, ordinateurs…) et petits équipements électroménagers (fers à repasser, aspirateurs…) représentent aujourd’hui plus de 20 % des consommations d’électricité du secteur résidentiel ».

Là encore, d’énormes efforts ont été faits par les constructeurs qui ont divisé la consommation des téléviseurs par deux voire davantage. Mais les gains de consommation sont en grande partie compensés par la multiplicité des équipements et l’augmentation de la taille des écrans. Les premiers résultats de l’étude européenne REMODECE laissent entrevoir une forte hausse des consommations, de 160 kWh/an pour un téléviseur ordinaire à 650 kWh/an pour un écran plasma ou LCD. Les écrans les plus petits sont supprimés des catalogues.

Tout indique que ces consommations s’ajoutent aux consommations existantes. L’effet de substitution est partiel. Il semble donc que nous soyons encore loin d’un « découplage ».

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