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Docu. Hulot ou la raison du plus sobre

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« Le Syndrome du Titanic », de Nicolas Hulot et Jean-Albert Lièvre. Sortie en salles le 7 octobre.
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« Je ne suis pas né écolo », confie Nicolas Hulot, à l’orée du Syndrome du Titanic. Mais à mesure que défile la bobine, on comprend qu’il ait pu le devenir. Il suffisait en fait de voir les choses avec ses yeux à lui, dépourvus de filtre, débarrassés d’excuses. Il nous les prête le temps de son film. On découvre alors une Terre sur laquelle les voitures sont reines, alignées dans des tours design ou rangées dans les étages d’un ex-palais de pierre. On tombe sur un désert peuplé de carcasses d’avions et des villes hérissées d’immeubles. On lorgne des hommes empilés dans des lits en cages et des poussins agglutinés sur un tapis roulant. On croise un bar à oxygène où des toutous enfermés dans des bulles de verre se purgent les poumons. Et on comprend. L’ineptie de la société que l’on a conçue pas à pas, érigée vers le Dieu tout-puissant du progrès. Il s’agit bien du syndrome, semble dire Nicolas Hulot, d’un mal contagieux qui a pris l’Occident par surprise et qui s’immisce aujourd’hui dans les contrées du Sud.

Le Syndrome du Titanic est un tableau de saynètes, comme un immense zapping livrant des morceaux de vie, des bouts de planète habités d’hommes. L’habileté du montage fait le reste. Il pose les images en contraste et construit l’absurde. Ici, la caméra s’attarde sur des femmes à peau brune, assises à même la terre de leur Namibie. On pense beauté, on se dit nature. Mais la caméra pivote sur une rangée de touristes, appareils photos braqués sur elles, scrutant leur nudité d’un œil indécent. Là, l’objectif suit une file de gens allongés, regards las au ras du macadam. On pense : SDF en surnombre, rebuts de société. Un filet de texte apparaît : Tokyo, 2008, sortie de l’Iphone. On rit… jaune, tout surpris de s’être laissé flouer par de simples images.

Icônes en voix off

Car Nicolas Hulot ne joue pas le jeu des grands discours et des grandes théories. A peine un texte économe accompagne-t-il les images. Tandis que quelques icônes – Muhammad Yunus, Pierre Rabhi, Al Gore… – éclairent de leur voix off un constat déjà parlant. Et c’est là que le docu puise sa force. Dans l’économie de tout. Si proche de cette sobriété à laquelle rêve Hulot. Une sobriété de l’énergie, de la consommation, de la production, partagée par tous. Une « sobriété heureuse », dit-il.

Cependant, c’est plutôt la tristesse qui semble ronger l’homme. Certes, la parole finale se veut message d’action : « Pour ne pas foncer dans l’iceberg, il ne suffit pas de ralentir la cadence, il faut changer de cap. » Sauf que Nicolas Hulot donne un peu l’impression d’avoir déjà baissé les bras. Un film sombre, néanmoins indispensable, pour qui veut ouvrir les yeux et donner une chance au changement. 

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