publicité
haut
Accueil du site > Actu > Société > Destination bistouri
Article Abonné
9-11-2006
Mots clés
Société
France

Destination bistouri

Taille texte
{#TITRE,#URL_ARTICLE,#INTRODUCTION}
 
La santé se mondialise. Les Français n'hésitent plus à prendre l'avion pour se faire soigner, greffer, inséminer ou liposucer.
SUR LE MÊME SUJET

Implants mammaires et rhinoplastie au Maghreb. Lifting en Afrique du Sud. Dentition irréprochable en Hongrie. Greffons capillaires à l’Ile Maurice. Mais aussi... un nouveau rein en Iran, des ovocytes en Espagne et un ventre porteur aux Etats-Unis ou en Belgique : la santé se mondialise. Et les Français n’hésitent plus à prendre l’avion pour se faire soigner, opérer, greffer, inséminer ou liposucer sous des cieux plus cléments. Dans l’univers de la médecine mondialisée, à chacun ses raisons et son pays de prédilection.

L’argument le plus connu de ces patients globe-trotters consiste à alléger la facture des soins peu - ou pas - remboursés par la Sécurité sociale. Destination favorite : la Tunisie qui, grâce à ses 8 500 médecins aux diplômes reconnus en Europe et à sa chirurgie esthétique à prix cassés, attire plusieurs centaines de Français par an. Parmi eux, Carole, comptable de 28 ans. Pour 3 300 euros, soit le coût en France d’une lipoaspiration de la culotte de cheval, elle s’est offert une poitrine bonnet C, un corps délesté de toute cellulite et une semaine dans un hôtel quatre étoiles. Autre pays tendance : l’Afrique du Sud et ses forfaits lifting-safari pour 3 500 euros.

Excursion ou implants mammaires ?

Au rayon chirurgie dentaire, la Hongrie a le vent en poupe. Ses atouts : la réputation internationale de ses dentistes et des bridges dernier cri deux à trois fois moins chers qu’en France. "Depuis l’arrivée en 2002 de charters Paris-Budapest à 70 euros l’aller-retour, nous soignons entre 300 et 500 Français par an", assure Osztrovszki Bence, directeur de Jildent Clinique, un établissement dentaire de Budapest.

Hormis ces touristes en quête de beauté à prix cassés, nombre de malades voyageurs nourrissent des motivations strictement médicales. Beaucoup cherchent d’abord à contourner les listes d’attente interminables des hôpitaux français. Exemple, en Lorraine, pénurie d’appareils oblige, les patients doivent prendre leur mal en patience 63 jours en moyenne avant de passer un examen d’imagerie par résonance magnétique, nécessaire à la détection de certaines tumeurs. Il est tentant pour eux de rejoindre les hôpitaux allemands, quatre fois mieux dotés. Le don d’organe constitue, lui aussi un solide motif de migration.

En France, 7 000 malades attendent une transplantation. La plupart patienteront des années. D’autres mourront avant. C’est pourquoi certains partent pour les pays comme la Chine ou l’Iran, là où les dons sont rémunérés. A Téhéran, les étrangers peuvent se procurer un rein moyennant 16 000 euros. Le donneur en perçoit 800, soit près d’une année de salaire local.

Enfin, d’autres patients fuient la France pour échapper à une législation trop sourcilleuse, notamment en matière de procréation médicalement assistée. Pour un don d’ovocytes, les Françaises doivent non seulement patienter deux à trois ans, mais également vivre en couple et ne pas dépasser l’âge de 42 ans. La situation est radicalement différente en Espagne et en Grèce, où célibataires et couples homosexuel peuvent postuler jusqu’à 50 ans. Comme ces deux pays rémunèrent les donneuses, ils n’ont que peu de problèmes de stock. Résultat, des gynécologues français adressent directement leurs patientes à leurs confrères ibériques ou grecs. Parmi les établissements destinataires : la clinique Eugin de Barcelone, qui reçoit un millier de Françaises par an, soit 64 % de sa clientèle. "Ces deux dernières années, leur nombre a augmenté de 40 %", révèle Sheil Vidal, chargée de communication de la clinique barcelonaise.

Autre motif d’exil, le recours à une mère porteuse, interdit en France. On estime que de 200 à 400 couples migreraient chaque année vers les pays où la législation autorise la gestation pour autrui (GPA), principalement les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la Belgique et le Canada. "Le ministère français de la Justice fait tout pour empêcher la transcription des actes de naissance des bébés nés à l’étranger de parents qui n’y résident pas", dénonce Laure Camborieux, présidente de l’association Maia, qui milite pour la légalisation de la GPA. En 2004, le ministère a même poursuivi les parents de jumelles nées il y a six ans d’une mère porteuse californienne. Deux non-lieux ont été prononcés. L’affaire est en appel.


"L’immigration choisie" selon Europ Assistance

Et si la France avait une place à prendre sur le marché de la santé mondialisée ? C’est le leitmotiv du groupe Europ Assistance qui, en lançant l’an dernier son programme "Voyager pour se faire soigner", compte bien faire de l’Hexagone un haut lieu du tourisme médical pour les VIP du bout du monde.

Le constat de Martin Vial, Pédégé du groupe : "Une nouvelle demande internationale émerge, celle du choix des meilleurs soins, des meilleurs spécialistes et des meilleurs traitements, comparés aux soins “locaux“. Pour la satisfaire, certains patients sont prêts à faire des milliers de kilomètres."

Et l’entreprise prête à leur tenir la main lors de ce shopping médical. Pour ce faire, le groupe a déjà signé des accords avec cinq cliniques et hôpitaux français qui s’engagent à chouchouter les happy few étrangers.

ARTICLES LIES

- Tous délocalisés !

- Nababs en cavale

- Etudiants, millionnaires, retraités : pourquoi certains vont voir ailleurs ?

Faites réagir vos proches, diffusez l'info !
Vous aimez Terra eco ? Abonnez-vous à la Newsletter
TOUS LES COMMENTAIRES
COMMENTAIRES SÉLECTIONNÉS
RÉPONSES DE LA RÉDACTION
Trier par : Plus récents | Plus anciens
Affichage : Voir tout | Réduire les discussions
Soyez le premier à réagir à cet article !
PUBLIER UN COMMENTAIRE

Un message, un commentaire ?

  • Se connecter
  • Créer un compte

publicité
1
publicité
2
    Terra eco
    Terra eco
publicité
3
SPIP | squelette | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0
publicité
bas