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16-08-2012
Mots clés
Alimentation
Agriculture
Monde
Interview

Crise alimentaire : « Une réaction de panique peut aggraver la situation »

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Crise alimentaire : « Une réaction de panique peut aggraver la situation »
(Crédit photo : phgaillard2001 - flickr)
 
Concepcion Calpe, de la FAO, estime que les prochains mois, période des ouragans en Asie et des typhons en Amérique centrale, seront décisifs dans l'évolution de la situation.
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ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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Concepcion Calpe est économiste à l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

Terra eco : Comment évaluez-vous la situation alimentaire mondiale ?

Concepcion Calpe : La situation est préoccupante. On ne peut pas dire pour le moment que l’on est entrés dans une crise mais il ne faut pas sous-estimer le problème. Comme en 2007-2008, les récoltes sont mauvaises et les stocks de céréales secondaires comme le maïs sont encore plus maigres qu’alors. En revanche, le prix du baril de pétrole n’a pas atteint les 160 dollars (129 euros) comme en 2008, ce qui aurait fait augmenter encore plus les coûts de production des cultures et rendu plus attrayante l’incorporation de céréales dans les agrocarburants. Il y a des points moins gris que d’autres.


La situation pourrait-elle se dégrader dans les mois qui viennent ?

Oui, les choses peuvent tourner au pire ou au moins mauvais. On ne peut pas prévoir des inondations, un ouragan… D’autant qu’on entre dans la deuxième moitié de l’année qui est assez critique de ce point de vue, car c’est la période des ouragans au sud-est de l’Asie et des typhons en Amérique centrale et aux Caraïbes. Les prochains mois seront très importants, car c’est en septembre et octobre que les producteurs devront planter pour la prochaine campagne agricole.


Que peut-on faire pour éviter la crise ?

Il y a plusieurs raisons pour lesquelles une situation préoccupante comme celle-ci peut se transformer en crise. Une réaction de panique peut aggraver la situation. En 2007-2008, les gens se ruaient dans les supermarchés sur les sacs de riz. On veut éviter ça aujourd’hui. Et surtout, à la même époque, de nombreux pays ont bloqué leurs exportations. C’est une réaction assez logique mais tout à fait négative sur le plan international. L’Amis (système d’information sur les marchés agricoles) doit justement se réunir pour essayer de convaincre les pays de ne pas agir d’une façon indépendante…


Vous parlez de l’Amis mis en place en 2011 par le G20. A-t-on fait des progrès depuis 2008 pour prévenir les crises ?

Oui. De nombreux pays ont remis la sécurité alimentaire au centre de leur politique. Ils ont constitué des réserves alimentaires pour faire face aux situations d’urgence, ils ont réinvesti dans l’agriculture pour être moins dépendants des importations. Ce sont des politiques dont les résultats se verront à long terme. Ces pays ont aussi recommandé à leur consommateurs d’opter pour des aliments autres que les céréales principales, ce qui permettrait de revaloriser les cultures autochtones, telles que le manioc, le mil ou les légumineuses.


Des situations de ce genre peuvent-elles se reproduire ?

Oui. C’est vrai qu’on est plus vulnérables qu’on ne l’était il y a quelques années. Les stocks sont moins abondants car plusieurs années de mauvaises récoltes n’ont pas permis de les reconstituer. Et nous sommes plus vulnérables au changement climatique. Notamment parce qu’en étendant les productions, on a fait croître les cultures dans des zones aux climats plus aléatoires. La production de céréales dans des pays de l’ex-Union soviétique (aujourd’hui touchés par la sécheresse) avec des climats très changeants augmente la variabilité des cultures.


A lire aussi sur terraeco.net :
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  • La dernière phrase de cet interview est très intéressante : avec une population mondiale toujours croissante, la solution d’étendre les surfaces cultivable n’est donc pas possible, car on s’expose davantage aux aléas climatiques. La véritable solution pour nourrir tout le monde consiste à stabiliser la population par une limitation de la natalité, voire même à la laisser diminuer lentement avec un taux de natalité légèrement inférieur au taux de mortalité, jusqu’à ce qu’elle atteigne un niveau qui permette une économie durable en adéquation avec les ressources de la planète (et pas seulement alimentaires)

    30.09 à 19h00 - Répondre - Alerter
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