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13-09-2012
Mots clés
Politique
France

Cinq points clés pour comprendre la conférence environnementale

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Cinq points clés pour comprendre la conférence environnementale
(Le Palais d'Iéna où se tiendra la conférence environnementale - Crédit photo : LPLT)
 
Les 14 et 15 septembre, ONG, patrons, syndicats et élus se réunissent pour un grand raout sur l'environnement promis par François Hollande. Mais pourquoi et que peut-on en attendre ? Décryptage en 5 points.
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ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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Elle avait été annoncée en mai par Marie-Hélène Aubert, responsable du pôle environnement du candidat Hollande. La conférence environnementale se tient ce vendredi 14 et ce samedi 15 septembre au Palais d’Iéna [1] à Paris. Mais pour quoi faire ? Explications en 5 points.

Qui prendra part au match ?

La conférence environnementale, c’est un match à six combattants. Soit les 5 du Grenelle - syndicats, patrons, ONG, « autres personnes morales » (un groupe constitué d’experts, d’associations de consommateurs ou de solidarité), élus – et un nouvel adversaire (ou partenaire c’est selon) : les parlementaires. « Les Parlementaires avaient un peu boudé [2] à l’époque du Grenelle parce qu’on leur demandait un vote sans qu’ils aient pu suivre les discussions », précisait Benoît Faracco, porte-parole de la Fondation Nicolas Hulot lors d’une conférence de presse mercredi. L’erreur est réparée. « C’est aussi une façon de maintenir la pression. On fera les lois avec eux mais on ne les lâchera pas ensuite, lors des débats au Parlement », poursuit-il. Quid de la présence des industriels à la table ? Bruno Genty, président de France Nature environnement (FNE), ne s’en offusque pas : « C’est bon signe que les personnes décisionnaires soient là. Ça montre l’intérêt des questions abordées. »

Quel timing ?

Cinq tables rondes se réuniront autour de cinq thèmes : transition énergétique, biodiversité, risques sanitaires environnementaux, financement de la transition, gouvernance environnementale. Mais il ne s’agira pas de divaguer, le nez en l’air, autour de ces grandes idées. Dans chaque poule, plusieurs sujets seront à l’ordre du jour. Le groupe « biodiversité » aura par exemple pour mission de dessiner les contours d’une « stratégie nationale et de favoriser la prise de conscience citoyenne », de penser « un aménagement durable du territoire » – pour lutter contre l’étalement urbain par exemple – ou encore d’imaginer de nouveaux outils pour protéger la biodiversité. Un programme plutôt dense pour sept heures et demie de discussion et des dizaines de participants. « Chaque organisation aura à peu près cinq minutes de temps parole divisé par deux ou trois thèmes, souligne Bruno Genty. Heureusement que nous avons déjà engagé des discussions en amont avec les parties prenantes. » Au terme des discussions, des chefs de groupe baptisés « facilitateurs » auront la lourde tâche de faire le tri. « Ils donneront sans doute la liste des points qui font consensus ou recueillent le soutien, imagine Bruno Genty. Et ils auront une responsabilité importante. Ils peuvent donner une ligne directrice forte ».

Pourquoi faire ?

Dans l’interview accordée au Monde en mai, Marie-Hélène Auvert donnait pour objectif à la conférence de faire « de la transition énergétique un enjeu prioritaire ». Les ONG, elles, souhaitent que ce grand raout soit l’occasion de débloquer des moyens financiers en ces temps de disette. « On était sortis satisfaits du Grenelle avec des objectifs ambitieux : diviser par quatre les émissions, mettre en place une trame verte et bleue, faire 6% de bio… Mais on a manqué de moyens. Le ministre le plus important de cette conférence ce ne sera peut-être pas Batho (ministre de l’Ecologie, ndlr) mais Cahuzac (ministre délégué au Budget, ndlr) et Montebourg (ministre du Redressement productif, ndlr) », précisait Benoît Faraco, lors de la conférence de presse, en réclamant au passage la création d’un banque de la transition écologique.

Que peut-on vraiment attendre ?

Pas de grandes illusions dans les rangs des participants pour cette journée et demie de travail : la conférence servira surtout à dresser une feuille de route. « On ne sortira pas avec 273 mesures comme à la fin du Grenelle. Mais avoir un agenda annuel limité a aussi un intérêt. Au moins, on ne pourra pas noyer le poisson sur telle ou telle thématique », souligne Bruno Genty de la FNE. Jean-Marc Ayrault sera en revanche attendu au tournant lors de son discours de clôture samedi : « Est-ce qu’il dira : “on a fait dialoguer tout le monde, personne n’est d’accord, dont acte” ou plutôt “on entame une transition pour éviter une crise plus grave que celle qu’on a déjà” ? », s’interroge Bruno Genty. « Le vrai marqueur sera le discours du Premier ministre, abonde Christophe Aubel, directeur d’Humanité et biodiversité. On attend un signal politique fort. Après on aura un an pour travailler. » Idem pour Nicolas Hulot interrogé par Le Monde : « La conférence environnementale des 14 et 15 septembre sera un moment de vérité qui permettra de juger si le gouvernement a une ambition à la hauteur des enjeux écologiques qui sont aujourd’hui les nôtres. Un moment de vérité pour la gauche. »

Et après ?

Cette conférence devrait être le début d’une longue série. Chaque année, les mêmes acteurs devront se retrouver pour relancer le débat, faire le point et avancer sur les thématiques. Au-delà de ce rendez-vous, les différentes thématiques suivront leur propre agenda. Première étape : un grand débat sur l’énergie qui devrait être lancé pour au moins six mois et dont la date devrait être fixé par cette conférence. Il devrait donner lieu à une loi votée au printemps 2013.

[1] Le siège du Conseil économique, social et environnemental

[2] Certains parlementaires étaient présents au Grenelle, mais n’étaient pas réunis dans un collège reconnu

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  • Je ne dirais pas "un débat pour presque rien", car ce n’est pas "rien" d’annoncer la fermeture de FEISHENHEIM pour 2016, et de décider un "non" définitif aux forages de gaz de schiste. Même les écologistes s’en réjouissent (et moi de même !).
    Ceci dit, je ne remercie pas "à plat ventre" cette avancée, car il y a encore "du boulot" !
    Effectivement, l’explosion démographique pose de sérieux problèmes, mais on ne va pas faire comme en Chine où la loi impose un enfant par couple. Nous sommes un pays démocratique, non ?
    Comme par hasard, en France, ce sont les familles les plus aisées (et souvent également plus instruites...) qui ont le plus grand nombre d’enfants, ainsi que les familles les plus pauvres.
    C’est, je pense, une question d’allocations familiales pour les premières, par calcul, et pour les autres un manque de moyens (financiers) de contraception. Mais je me trompe peut-être ?
    De toute manière, je pense qu’il faut arrêter d’encourager la natalité par ces allocations familiales, ce serait également un moyen de faire des économies pour l’Etat, au lieu de ponctionner des retraités dont les moyens baissent d’année en année...

    14.09 à 14h39 - Répondre - Alerter
  • Aux cinq points clés cités (transition énergétique, biodiversité, risques sanitaires environnementaux, financement de la transition, gouvernance environnementale), il eut fallu en ajouter un sixième qui est celui évoqué par @Didier Barthès. Comment nos "élites" peuvent-elles être aveugles au point et ne pas comprendre que la question des effectifs commande toutes les autres ? Encore un sommet pour (presque) rien ?

    13.09 à 21h50 - Répondre - Alerter
  • Didier Barthès : L’enjeu démographique

    La grande absente de cette conférence me semble la question démographique. Tous les deux ans, la France gagne l’équivalent de la population d’un département. Où mettre tous ces gens et les équipements qu’ils nécessitent ? Les hommes ont-ils vocation à s’entasser et à consommer tous les espaces à leur profit (bien provisoire) au détriment du reste du monde vivant ?
    Comment ne pas voir qu’à terme, quels que soient nos comportements, si notre nombre ne cesse d’augmenter nous allons inévitablement à l’échec et à l’effondrement des écosystèmes ? L’engagement de la France (et du reste du monde bien sûr) vers une certaine modestie démographique constituerait certainement un pas fait dans la bonne direction.
    Voyez ce que dit sur ce point l’association Démographie Responsable.

    13.09 à 17h05 - Répondre - Alerter
    • heureuse que vous posiez le débat. La question de la démographie est essentielle et pour avoir été chez les verts pendant plusieurs années je peux vous dire qu’elle est taboue ... les VERTS (EELV) sont natalistes, les féministes ( vieilles ou jeunes ) des verts sont natalistes. La Gauche est nataliste.
      Avec DUFLOT qui a fait quatre enfants, son mec qui en a eu quatre avant d’être avec elle et .... d’après les dernières nouvelles du front ( des amis restés chez les verts) ils veulent en faire un autre ( ce qui leur en fera deux faits ensembles ) c’est le grand n’importe quoi !

      Que l’on ne s’étonne pas de son projet de loi "QUE LE BETON COULE A FLOT"

      Et après ça on va nous innonder de béton social avec la loi logement qui prévoit 500 000 logement neufs construits par an pendant 5 ans et une densification de l’agglomération Parisienne ( destruction du patrimoine architectural des paysages de l’habitat ancien notamment individuel, Duflot et son staff ont la haine des zones pavillonnaires anciennes .... ) tous dans du logement social c’est leur projet de société, dès qu’il y a une belle maison ancienne avec un grand jardin on détruit tout on bétonne .... super ! .

      Le nucléaire et le gaz de schiste sont essentiels dans les avancées en termes d’écologie mais ... il ne doivent pas être les arbres qui cachent la forêt.

      EN FINIR AVEC LA POLITIQUE NATALISTE est a mon avis la première carte à poser sur la table des enjeux car elle sinifie la volonté d’en finir avec l’idéologie du "CROISSEZ MULTIPLIEZ"

      Aucun avenir "écologique" n’est envisageable si la remise en cause de l’emprise humaine n’est posée comme un préalable

      14.09 à 15h38 - Répondre - Alerter
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