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4-01-2010
Mots clés
Technologie
Etats-Unis
Interview

Clean-tech : la leçon californienne

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Anne Sengès, correspondante pour Terra eco aux États-Unis signe “Eco-tech - Moteurs de la croissance verte en Californie et en France”, un ouvrage qui détaille la révolution “clean-tech” qui s'est imposée en Californie depuis le tournant du millénaire. Cet engouement, porté par les grandes entreprises, les universités et financé par l'État et les capital-risqueurs pourrait bien inspirer le modèle français. Entretien.
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Terra eco : Quels sont les moteurs de la croissance des clean-techs en Californie ?

Anne Sengès : "Il y a toutes ces start-ups qui font pousser les idées. Dans la Silicon Valley, tout le monde cherche le prochain Google vert, le nouveau chouchou, l’entreprise du siècle. Mais la croissance des clean-techs est aussi due à la présence de tous ces capital-risqueurs. Sur Sand Hill road, dans la Silicon Valley, on trouve le plus grand nombre de capital-risqueurs de la planète. C’est là que tout se passe. Les grandes entreprises aussi jouent un rôle. Si Wal Mart se charge de convertir la ménagère à consommer plus vert, Google – une véritable machine à forger l’opinion - installe des panneaux solaires sur son siège social, met en place Google.org [une branche philanthropique] ou crée un fonds verts pour financer des entreprises prometteuses. Les universités participent aussi à l’engouement. Beaucoup de start-ups se forment sur leur campus et des partenariats avec des entreprises déjà existantes se forment dans les grandes facultés du pays. Il y a enfin les éco-citoyens. Ces associations de businessmen font du lobby à Sacramento ou à Washington pour faire changer les choses. Tout le monde est là pour s’enrichir, personne ne nie que. Mais tous sont animés d’une vraie passion et ont quand même un désir de changer notre façon de consommer."

Le contexte est-il favorable ?

"Oui. La crise a remis le modèle économique en question. Mais ça bouleverse la donne. Jusqu’ici le modèle de la Silicon Valley était la recherche du profit à court terme, notamment pendant la bulle internet. Les entreprises étaient habituées à créer des produits qui ne survivaient que quelques années. Aujourd’hui, ils construisent des panneaux solaires qui doivent durer vingt, trente ans. Ils apprennent aussi à travailler avec des entreprises géantes comme les compagnies d’électricité qui prennent de décisions plus lentes. C’est très différent. Les entrepreneurs du secteur n’attendaient pas grand chose du sommet de Copenhague, du coup, ils préfèrent parier sur l’innovation technologique. Aujourd’hui, ils ne savent pas encore quelle solution va prévaloir : les biocarburants, les énergies renouvelables... Mais ils ont foi en l’innovation.

En quoi s’opposent l’approche californienne et l’approche française ?

"On parle beaucoup de croissance verte en France. Notamment depuis l’adoption du Grenelle de l’environnement. A priori, la France est plus avancée sur le papier. Elle a notamment un objectif de 23% d’énergies renouvelables à l’horizon 2020. Mais aux États-Unis, il y a l’enthousiasme des entreprises, des États, des capital-risqueurs... En France, ces derniers manquent. Or, les “clean-techs” sont très gourmandes en capital. Pour mettre au point des biocarburants, construire des panneaux solaires, il faut des infrastructures. C’est très différent de l’époque de la bulle internet pendant laquelle les gens créaient des start-ups dans leur garage. Mais d’une certaine manière, le modèle français et californien sont complémentaires. Il y a des choses plus efficaces en Californie et d’autres - comme la planification des transports urbains - qui sont mieux ancrées en France. Le système idéal emprunterait en fait aux deux modèles. Un système par exemple dans lequel un écocitoyen américain travaillerait dans une entreprise mélangeant les investissements privés et publics et scellant des partenariats avec des universités sous le regard bienveillant d’un État incubateur mais aussi gendarme, comme la France cherche à le faire avec la taxe carbone.

A lire aussi sur terraeco.net :
- Clean Tech : les 10 tendances de 2010
- Dominique Nora au pays de l’or vert
- Google se prend pour une centrale à charbon

Sources de cet article

- “Eco-tech - Moteurs de la croissance verte en Californie et en France”, par Anne Sengès, aux éditions Autrement, 244p.
- Crédit photo : Ian Martin

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  • Cette complémentarité étatique/privé est certainement le bon mix : utiliser le dynamisme de l’initiative individuelle comme moteur et une vision de l’intérêt commun incarnée par une programmation gérée par les pouvoir publics et les élus comme gouvernail.

    Sachons prendre le meilleur des deux modèles plutôt que de les opposer stérilement.

    8.01 à 10h48 - Répondre - Alerter
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