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6-05-2004
Mots clés
Social
France

Ceux qui aiment prendre le train

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Quand un médecin du travail rencontre trois cheminots, que font-ils ? Le premier filme les seconds, pour les aider à accoucher de leurs angoisses et à dire la passion de leur métier.
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Nous, conducteurs de trains, par Gabriel Fernandez, Franck Gatounes, Patrick Herbain et Pierre Vallejo, éditions La dispute, 2003, 15 euros.

A l’heure où triomphe le je nombriliste, ce petit livre écrit à huit mains est un défi à l’air du temps. Tout a commencé par une banale demande d’expertise du comité hygiène, sécurité et conditions de travail du dépôt SNCF de Persan-Beaumont, au nord de Paris. Son secrétaire, le conducteur de trains Franck Gatounes, co-auteur du livre, interroge en 1998 le médecin du travail sur les conséquences à long terme du travail posté, et sur les moyens d’en limiter les risques pour la santé. Les cheminots de Persan-Beaumont conduisent en effet de façon alternée les premiers trains du matin et les derniers de la nuit.

Accouchement en télé-réalité

Plutôt que de mener un travail d’expert traditionnel, Gabriel Fernandez applique une méthode expérimentée par Yves Clot, chercheur au Conservatoire national des arts et métiers (CNAM), dans le cadre de différentes études sur la SNCF. Une sorte de maïeutique par l’image, visant à faire accoucher les salariés de leurs angoisses et de leurs non-dits, en les faisant s’exprimer sur la pratique de leur métier. Trois conducteurs ont donc été filmés chacun pendant une séquence de travail de vingt minutes. Les séquences sont ensuite analysées et discutées dans le détail par les cheminots.

Passion, fierté, embarras

Une manière de confronter les expériences des uns et des autres, en se mettant "dans la peau de l’autre". "Nous avons alors redécouvert nos gestes et nos automatismes, nos frayeurs et nos plaisirs, nos empêchements et la passion à les surmonter, notre fierté et nos embarras." Une fois n’est pas coutume, des salariés devenaient des observateurs de leur propre travail, dans le but d’en améliorer les conditions d’exercice. Le livre, co-rédigé par les trois conducteurs et le médecin, est le prolongement littéraire de cette drôle d’aventure. Accidents de voyageurs, grèves, fautes professionnelles, horaires de travail, visite médicale, les auteurs passent en revue, sans tabou, les contraintes mais aussi les joies d’un métier largement méconnu.

Le train de l’école

Le dernier chapitre est consacré aux visites de Pierre Vallejo aux élèves d’un collège d’Aulnay-sous-Bois. Depuis trois ans, le conducteur de trains intervient auprès de ces jeunes pour leur parler encore et toujours de son métier, schémas au tableau à l’appui. Selon le rectorat de l’académie de Créteil, non seulement les interventions de Pierre Vallejo intéressent les élèves, mais l’année d’après, ils obtiennent de bons résultats scolaires...

Travailler pour s’épanouir

Miracle ? Quoi qu’il en soit, les apprentis écrivains de la SNCF sont aux anges. "Si des collégiens peuvent en faire un moyen de progresser dans leur travail scolaire, alors il nous est permis de croire modestement que notre expérience peut servir à d’autres, cheminots ou non, à tous ceux qui sont confrontés comme nous à la nécessité d’agir pour que leur travail redevienne une source de développement."
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