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Bionergie

Par Emilie
24-07-2015

Canicule et réchauffement des rivières : une catastrophe pour la faune aquatique

Canicule et réchauffement des rivières : une catastrophe pour la faune aquatique
(Arnaud 25)
Si les principaux effets de la canicule qu'a connue la France métropolitaine au début du mois de juillet ne se sont pas fait attendre, entraînant des retards dans les transports ferroviaires ou la surchauffe de certains transformateurs électriques, il en est d'autres moins gênants pour l'Homme mais tout aussi frappants pour l'environnement et la biodiversité aquatique. Dans la vallée de l'Ain par exemple, ces chaleurs exceptionnelles ont provoqué une augmentation significative de la température de l'eau, perturbant ainsi la vie piscicole et mettant en danger la survie de certaines espèces.

Difficilement supportables pour nos autres humains, les fortes chaleurs estivales le sont aussi pour les nombreuses espèces peuplant nos rivières et sensibles au réchauffement progressif ou soudain de leur milieu naturel.

A l’Irstea (Institut national de recherche en sciences et technologies pour l’environnement et l’agriculture), des travaux menés sur le Rhône dans les années 2000 avait déjà permis d’observer des bouleversements dans la structure des communautés de poissons et d’invertébrés liés au changement climatique. Ces chercheurs avaient analysé de longues séries de données acquises au cours des trois dernières décennies et noté une diminution de certaines espèces locales au profit d’espèces plus thermophiles, vivant à l’aval des sites d’observation. Ainsi par exemple pour les poissons, le barbeau et le chevesne ont peu à peu remplacé la vandoise. Un phénomène corrélé à l’augmentation de la température de l’eau d’environ 1,5 °C, elle-même liée au réchauffement de l’air ambiant.

L’épisode caniculaire des mois de juillet et août 2003, pris en compte dans cette étude, s’est également soldé par une hécatombe pour les communautés de mollusques. La densité de Valvata piscinalis, un gastéropode courant dans le milieu, est alors passée du simple au tiers tandis que certains bivalves du genre Pisidium ont totalement disparu des échantillons. La situation ne s’est guère améliorée une fois la vague de chaleur passée. En 2004, des espèces qui avaient relativement bien supporté la canicule ont eux aussi complètement disparu. Seules 7 ou 8 espèces sur les 24 présentes dans la Saône à cette période (à l’amont de Lyon) ont finalement mieux survécu à l’épisode caniculaire.

Mise en cause ici, la chaleur augmente donc considérablement le risque des maladies dont le développement devient exponentiel dès que le baromètre atteint 15°C en rivière. On peut citer notamment la rénale proliférative, une infection parasitaire qui peut tuer jusqu’à 90% d’une population d’ombles ou de truites. Des risques connus et qui ont fait craindre récemment une nouvelle catastrophe pour la biodiversité de nos rivières en raison des fortes températures du début du mois de juillet 2015. Les truites de la vallée de l’Ain par exemple qui aiment l’eau fraîche, voire très froide, se sont retrouvées confrontées en l’espace de quelques jours seulement à des températures dépassant les 22°C, de quoi inquiéter les autorités locales redoutant une mortalité massive de certaines espèces.

Une situation suffisamment alarmante pour les préfets du Jura et de l’Ain, Jacques Quastana et Laurent Touvet, qui ont réclamé dans ce contexte l’intervention du groupe EDF dans le sens d’une meilleure régulation de la température de l’eau. L’énergéticien et exploitant du premier parc hydraulique français a donc organisé plusieurs lâcher d’eau d’urgence, apportant ainsi, autant de volume que de fraîcheur. Comme l’a expliqué au Progrès à cette occasion Romain Sarron, directeur du groupe d’exploitation hydraulique Jura Bourgogne d’EDF, "nous avons commencé à effectuer le lâcher depuis le barrage d’Allement le vendredi 3 juillet à 22 heures jusqu’au dimanche suivant à raison de 42m3 par seconde, ce qui représente environ 5 millions de mètres cubes".

Rappelons ici que l’Allement est le dernier barrage que le groupe EDF exploite sur l’Ain. Sa retenue fut alimentée pour l’occasion par les eaux du lac de Vouglans.

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