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28-07-2010
Mots clés
Environnement
Océans
Pêche
France

Bisbilles dans les Calanques : touche pas à ma mer (2/3)

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Bisbilles dans les Calanques : touche pas à ma mer (2/3)
(Crédit photos : Julien Vinzent)
 
Un parc national aux portes d’une métropole de plus d’un million d’habitants ? C’est le défi que s’est lancé Marseille pour protéger ses calanques. Une initiative diversement appréciée par les plaisanciers, pêcheurs ou plongeurs...
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Ici le petit nom de la Méditerranée, c’est moins « la Grande Bleue » que « Mare Nostrum » (« Notre mer », comme l’appelaient les Romains). Bref, un territoire où l’on est libre de mettre les bouts en voilier, de titiller la rascasse ou de frimer en jet ski... Du coup, « tout le monde est pour le parc, mais personne ne voudrait les contraintes », résume Paul-Jean Cristofari, adjoint au maire des 6e et 8e arrondissements de Marseille, chargé du dossier.

Plaisanciers vent debout

Les opposants les plus virulents, on les trouve au sein des sociétés nautiques. Ceux-là aiment à le rappeler, « Marseille, c’est le plus grand port de plaisance de France ». Soit près de 10 000 propriétaires de bateaux, le plus souvent étiquetés CSP+, et des appuis politiques considérables. Ceux-là aimeraient conserver le principe d’une « rade libre » du Vieux port jusqu’à la Ciotat. Sauf qu’en jetant l’ancre près de l’île de Riou ou à l’abri d’une calanque inaccessible au commun des mortels, ces amoureux de la mer font des dégâts considérables.

En arrachant en particulier les herbiers de posidonie. Fragiles jardins sous-marins, ce sont de véritables maternités et garde-mangers pour de nombreuses espèces. Avec la transformation de la région en parc naturel, des ancrages écologiques (des ancrages fixes et respectueux de l’environnement auxquels les bateaux viennent s’amarrer) devraient donc être installés dans les zones sensibles et des restrictions de taille pourraient être mises en place. « Le problème, c’est que les plaisanciers veulent savoir combien il y aura de mouillage à tel endroit. Ce sont des questions auxquelles nous n’avons pas la capacité de répondre : nous sommes là pour fixer le cadre et c’est le conseil d’administration du parc qui en discutera avec les acteurs locaux », précise Lionel Royer-Perreault, en charge de la concertation sur le parc à la Communauté urbaine de Marseille.

Miser sur l’effet réserve

Mais la mer, c’est aussi la pêche. Et Marseille n’est-elle pas le fief de Mourad Kahoul, le bouillant patron du syndicat des thoniers méditerranéens ? Celui-là même qui monte à Paris dès qu’il faut défendre ses ouailles ? A domicile, l’homme se montre plus « cool ». Il faut dire qu’à quelques kilomètres de là, le parc marin de la Côte Bleue, auquel il coopère depuis plusieurs années, a démontré l’efficacité de l’« effet réserve ». « A Scandola [Corse], il est encore plus important : vous avez quatre fois plus de poissons, ils sont deux fois plus gros et la capacité reproductrice a été multipliée par 14 » , souligne Lionel Royer-Perreault.

La localisation des zones interdites à la pêche - qui devraient représenter 12% des 480 km2 de la partie marine du parc - fait toujours débat. « Quand vous écoutez certains pêcheurs, ils veulent mettre les zones interdites là où il n’y a pas de poissons et où le fond est sablonneux… », ajoute M. Royer-Perreault. « Ces zones risquent d’être pratiquement toute situées autour de l’île de Riou. Or si vous allez voir un pêcheur amateur, il va vous dire “mais c’est justement là où je vais depuis toujours” », s’amuse Paul-Jean Cristofari qui reste cependant optimiste : « Même si les gens râlent un peu, sur le long terme tout le monde en profitera. »

Il suffit d’avoir un jour pris un masque et un tuba et tenté d’approcher l’oursin diadème, l’hippocampe tacheté ou le mérou brun, pour comprendre. Ou d’avoir aperçu lors d’un tour en mer l’un des nombreux cétacés qui croisent au large. Décidément, les calanques méritent mieux que ce panier de crabes...

A lire aussi :
- Bisbilles dans les Calanques : une terre convoitée
- Bisbilles dans les Calanques : quand la politique s’en mêle

Sources de cet article

- le site du GIP des calanques
- le site, critique mais constructif, de l’association Des calanques et des hommes

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