Autrefois vilipendé pour ses ambitions monopolistiques à la tête de Microsoft, l’empire qu’il a créé dans le but de « mettre un ordinateur sur chaque bureau et dans chaque maison », Bill Gates soigne aujourd’hui son image d’homme le plus généreux de la terre. Le père de Microsoft espère améliorer la condition humaine en un minimum de temps, comme il a su conquérir l’univers des logiciels plus vite que l’éclair. En compagnie de Melinda, son épouse, il a fondé la plus grosse fondation philanthropique au monde : 26 milliards d’euros d’actifs. C’est aussi un donneur de leçons qui plaide en faveur d’un « capitalisme créatif ». En 2008, il choisit le forum économique de Davos pour engager les décideurs de la planète à réconcilier les deux principaux objectifs de la nature humaine : « l’intérêt personnel et l’altruisme ». Un an plus tard, l’homme, qui n’a pourtant pas la réputation d’être un farceur, lâche quelques moustiques à la Conférence TED de Long Beach, en Californie, sous prétexte qu’il est injuste que les pauvres soient les seules victimes du paludisme.
En 2010, accompagné de son grand copain, le richissime Warren Buffett, connu pour la sagesse de ses investissements, il dévoile le « Giving Pledge », un contrat moral qui invite les milliardaires du monde entier à léguer au moins la moitié de leur fortune aux fondations philanthropiques de leur choix. Les compères réussissent à convaincre 40 Américains fortunés dont Larry Ellison, le patron d’Oracle, et Ted Turner, le créateur de CNN. Mais le penchant évangélisateur de Bill Gates ne plaît pas à tout le monde. Pour certains, si les richissimes américains sont si généreux, c’est essentiellement pour des raisons fiscales. En réponse, 80 autres millionnaires réclament depuis peu : « Taxez-nous, taxez-nous ! » Dans une lettre ouverte au président Obama, ils lui demandent de ne pas reconduire les allègements fiscaux accordés à ceux dont les revenus excèdent le million de dollars annuels. Parmi eux, Ben Cohen, des glaces Ben & Jerry’s, Michael Steinhardt, un patron de fonds spéculatif, et le chanteur Moby. —
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