Antenne relais démantibulée, et après ?

Avec le développement des technologies, les sources de champs électromagnétiques ne cessent de se multiplier (Wifi, Bluetooth, téléphonie sans fil, Wii, UMTS…). Ironie du sort, c’est au moment d’attribuer la fréquence d’un 4e réseau de téléphonie mobile que Nathalie Kosciusko-Morizet, secrétaire d’état à l’Economie numérique, appelle à un "Grenelle des antennes" pour répondre aux inquiétudes de la population.

Une cour d’appel française a jugé pour la première fois que l’exposition aux champs électromagnétiques (CEM) libérés par une antenne relais n’excluait pas des dommages pour la santé (maux de tête, nausées, etc). Cette jurisprudence pourrait peser comme une épée de Damoclès au-dessus des antennes du territoire. Et il y en a plus de 46 000...

L’avis de Charlotte [1], 54 ans et électrohypersensible, [2], sensible aux champs électromagnétiques.

1. De quels symptômes souffrez-vous ?

Je souffre d’insomnies, et je ressens des malaises quand je me trouve à proximité de personnes qui utilisent leur téléphone portable ou quand je passe un portail antivol dans un supermarché. J’habite à proximité d’une antenne relais et je me réveillais chaque nuit à la même heure. J’ai fait le rapprochement entre l’heure de mes réveils nocturnes et la plus forte intensité d’émission de ces antennes à cette même heure. Aujourd’hui, j’évite de me rendre en ville ou je sors en me protégeant avec un pancho recouvert d’une pellicule d’aluminium.

2. Que pensez-vous de la décision de la cour d’appel de Versailles ?

C’est un premier pas qui fait prendre conscience peu à peu des dangers des champs électromagnétiques. Mais ce n’est pas une vraie victoire dans la mesure où le téléphone portable est plus dangereux d’une certaine manière que les antennes, car son intensité est plus forte même si elle est ponctuelle.

3. Quelle serait la solution selon vous ?

La dépendance au portable est désormais trop ancrée dans la société pour interdire son utilisation mais il faudrait au moins créer des zones "blanches" dans les lieux publics, les trains. Pour les antennes, la solution serait de réduire leur seuil d’exposition maximal à 0,6V/m (contre 41V/m à 61V/m aujourd’hui), seuil en-deçà duquel on sait que les risques n’existent pas. Mais cela impliquerait de multiplier les antennes, encore un autre problème !