Des rues qui grondent de la fureur d’un peuple, des pneus qui brûlent, un gouvernement qui vacille. C’était au Sénégal, en Côte d’Ivoire, en Egypte, en Haïti, au Maroc, aux Philippines… en 2008. Les peuples frappés par la hausse spectaculaire du prix des denrées alimentaires réclamaient du pain. Le spectacle peut-il ressurgir sous nos yeux ? C’est la crainte partagée par les experts, les institutions internationales, les gouvernements. Car les prix des céréales sont à nouveau repartis à la hausse.
Au mois de juillet, les cours du maïs ont affiché une hausse de 23%, selon un communiqué de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) en date du 9 août. En cause, une sécheresse inégalée depuis cinquante-cinq ans aux Etats-Unis. Résultat : le pays devrait connaître la plus mauvaise récolte de maïs depuis six ans, selon les prévisions du ministère de l’Agriculture. Les cultures de soja, elles, devraient produire 12% de moins que l’an passé. Une autre sécheresse en Russie, au Kazakhstan et en Ukraine a touché les champs de blé dont les cours ont grimpé de 19% en juillet.
Dans les pays du Nord, cela signifiera des prix à la hausse dans les étals, notamment chez le boucher puisque les éleveurs risquent de payer au prix fort les céréales pour leurs bêtes. Et dans le Sud ? Si les pays producteurs limitent les exportations – comme ce fut le cas en 2008 –, verra-t-on à nouveau les peuples brandir le poing ? A moins que les pays riches n’agissent. La France et les Etats-Unis se sont déclarés d’ores et déjà prêts à réunir au début du mois de septembre le Forum de réaction rapide issu du G20 pour tenter de trouver une solution.
Mais pourra-t-on éviter l’embrasement ? Et vous qu’en pensez-vous ? Redoutez-vous une crise alimentaire mondiale ? Donnez-nous votre avis au bas de cet article.
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