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13-05-2011
Mots clés
Emploi
France

A l’école des quadras, les étudiants veillent

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A l'école des quadras, les étudiants veillent
 
A Nantes, des étudiants coachent des quadragénaires, chômeurs de longue durée. Après une formation de six mois - encadrée par des professionnels - les uns lancent leur entreprise, les autres réintègrent un emploi salarié.
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ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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Clara Herlin ne s’arrête plus lorsqu’elle commence à parler de son « bébé » Entr’apprendre. Elle s’excuse. « Je suis désolée, je pars dans tous les sens ! » Cette étudiante de 22 ans, aujourd’hui en école de commerce, raconte la gestation du projet : « Il y a quelques mois, je me suis rendue compte qu’on parlait beaucoup du chômage des plus de 45 ans dans les médias, de leur difficile retour à l’emploi. Je ne comprenais pas comment des gens qui avaient autant d’expérience pouvaient être dans cette situation. »

Elle décide de proposer à des chômeurs de plus de 45 ans un accompagnement pour créer leur entreprise. Un boulot de fourmi s’engage alors : chercher des partenariats, monter un programme de formation, sélectionner une vingtaine de participants. L’université de Nantes, Pole Emploi et le cabinet Equilibre embarquent pour l’aventure. En juin 2010, Entr’apprendre ouvre ses portes. Pendant 6 mois, 2 jours et demi par semaine, les quadragénaires apprennent à faire sauter les barrières, à construire un projet solide et s’exercer à le présenter devant un jury de professionnels. Les étudiants encadrants lorgnent au dessus des épaules studieuses : ils sont chargés de s’assurer que les modules animés par les professionnels sont bien été assimilés et appliqués à chaque projet.

Pour les seniors, le moment est d’importance. Car redescendre l’échelle sociale quand on a eu un poste important est très mal vécu. « Souvent, ils sont déprimés, au chômage depuis trop longtemps, avec des enfants qui commencent eux à avoir leurs propres projets professionnels », ajoute Clara. Dans ces conditions, il est parfois difficile d’être dynamique. « Au fil du temps, le travail ça devient l’Arlésienne », explique Michèle Roignant-Raffard, 57 ans, l’une des participantes. Entr’apprendre c’est surtout pour elle l’occasion de « remettre les gens sur les rails et de les tirer de leurs problèmes pendant quelques temps ». Elle, en est repartit avec un projet de maison d’hôtes finalisé.

Tous ne deviendront pas chef d’entreprise ni n’auront un emploi à la sortie du programme. Mais le bilan est plutôt satisfaisant : déjà deux créations d’entreprise, trois retours à un travail salarié et un autre en formation. « Pour certains, rien que le fait d’être à nouveau convoqué à des entretiens est une victoire », explique Nicolas Antheaume, professeur à l’Institut d’économie et de management de Nantes qui a encadré Clara et cinq autres étudiants de licence.

Intergénérationnel : la recette de la réussite

Permettre aux demandeurs d’emploi d’avoir des retours de professionnels sur leurs projets, c’est un premier moteur, essentiel. Confronter deux générations qui n’ont pas la même vision de l’emploi, c’est tout aussi indispensable. Car, entre ceux qui ont connu un CDI dans la même entreprise toute leur carrière et des jeunes qui doivent se battre pour obtenir un stage, le discours sur l’emploi est parfois opposé. L’équilibre du groupe est alors parfois dur à trouver. « Certains ont dit : c’est pas des petits jeunes qui vont nous apprendre la vie », sourit Clara. « Les étudiants doivent avoir un discours volontariste et enthousiaste mais aussi réaliste. Et ça ne marche pas forcément avec des gens qui ont de l’expérience et qui ont l’impression d’avoir déjà tout tenté », ajoute Nicolas Antheaume.

Mais avec le temps, les liens se tissent et chacun y trouve son compte. « Les étudiants ont la méthodologie, nous on a le vécu », résume Michèle Roignant-Raffard. Une expérience à retenter ? Oui, mais sans Clara, qui a du transmettre, à regret, le « bébé » à d’autres étudiants pour aller faire ses études à Grenoble. « L’idée c’est maintenant d’essayer de proposer chaque année une session avec une nouvelle équipe d’étudiants et de participants », explique Nicolas Antheaume. Et pourquoi pas de généraliser un partenariat dans d’autres Pôles Emploi pour diffuser l’opération hors des frontières nantaises ?

Sources de cet article

Le blog de l’association

SIFE : ONG internationale qui accompagne des étudiants dans des projets d’entrepreneuriat social

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Journaliste stagiaire à la rédaction de Terra eco

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