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19-12-2013
Mots clés
Agriculture
France

A l’école de la bricole agricole

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A l'école de la bricole agricole
(Crédit photo : cc sa adabio autoconstruction)
 
Non, le « do it yourself » n’est pas réservé aux « geeks ». Depuis 2011, une association de l’Isère organise des stages où les agriculteurs partagent et améliorent leurs trouvailles.
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ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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Dans sa ferme près de Grenoble (Isère), Joseph Templier invente, fabrique et répare des outils de travail de la terre. Ce quinquagénaire « né avec un marteau dans la main » ne jure que par le do it yourself (« fais-le toi-même ») version paysanne et collabore avec Adabio autoconstruction. Cette association s’est lancée depuis 2011 dans un travail de diffusion des savoirs empiriques des agriculteurs. Elle a d’abord recensé les engins faits de bric et de broc disséminés dans les fermes de Rhône-Alpes puis élaboré des guides de construction. Aujourd’hui, elle organise des stages au cours desquels les paysans fabriquent leurs outils.

Travail du sol plus rapide

« La plupart viennent pour l’aspect économique. Quand on fait son propre assemblage, ça défie toute concurrence », précise Joseph. Ces outils favorisent également un travail du sol plus rapide. Le paysan isérois ne se fait pas prier pour le prouver. Il grimpe sur son tracteur et, en quelques minutes, il change l’attelage sans avoir à quitter son siège grâce au « triangle », un système d’attache rapide confectionné par ses soins. Matthieu Dunand, président d’Adabio autoconstruction, a équipé toutes ses machines de cet outil dans son exploitation savoyarde : « Ça évite les accidents et ça permet de gagner cinquante heures sur une saison : ça représente une semaine de vacances ! »

« Prétexte à la sociabilité »

Les stages permettent aux agriculteurs de « se réapproprier la technique », assure Julien Reynier, animateur de l’asso. Ainsi, ils « peuvent adapter les outils au contexte de leur exploitation ». Persuadé que « la technique doit être au service de l’homme et non l’inverse », il croit au potentiel libérateur d’outils maîtrisés par leurs utilisateurs. « Avant d’arriver, la plupart des stagiaires n’avaient jamais soudé. Une semaine plus tard, ils repartent avec l’outil qu’ils ont construit et, au stage suivant, ce sont eux qui donnent des conseils aux nouveaux », s’enthousiasme Joseph. Mais autoconstruire, c’est aussi « s’insérer dans un réseau de producteurs. Ils se donnent des conseils sur le matériel et sur l’agronomie, raconte Julien. L’autoconstruction est un prétexte à la sociabilité ». Parfois, après un stage, les paysans se rendent pendant quelques jours chez l’un d’entre eux pour installer le fameux « triangle » sur ses machines.

Enfin, les échanges se poursuivent sur le site de l’asso. Les plans de chaque machine y sont disponibles via une « encyclopédie libre et participative des savoirs paysans ». Les autoconstructeurs refusent de breveter ces machines au potentiel commercial pourtant alléchant. Une question de principe pour Joseph : « Les idées ont été glanées à droite et à gauche. Il faut continuer l’amélioration ! » Un combat indispensable, selon lui, face à l’épuisement des ressources : « On prépare les gens à la résilience. On leur apprend à devenir autonomes. » —

Impact du projet

Une centaine d’agriculteurs sont membres de l’association
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