L’histoire commence à grands coups d’avirons. En 2009, Patrick Deixonne participe à une course à la rame entre le Sénégal et la Guyane. Au cœur de l’Atlantique, il fait connaissance avec le septième continent, une immense plaque de déchets plastiques rassemblés par les courants dans l’Atlantique, mais aussi le Pacifique et l’océan Indien. Une pollution géante qui affecterait près de 300 espèces animales. Quatre ans plus tard, le navigateur explore, à bord d’un catamaran, la gyre du Pacifique Nord, avec une petite équipe scientifique. « C’était très impressionnant, se remémore le chef de mission d’Ocean Scientifique Logistic (OSL). Sur 2 000 km, tu ne vois rien et puis, en une heure, tu trouves huit types de déchets à la surface, sur 100 mètres. On est sensibilisés au changement climatique, mais cette pollution classique est une vraie bombe à retardement. » L’équipe rapporte des images, des prélèvements et la conviction qu’il faut très vite repartir.
Impliquer le grand public
Comme lors de la première expédition, OSL choisit de faire appel au public pour financer en partie le projet. « Pour nous, le financement collaboratif est une manière d’impliquer le grand public autant que de récolter de l’argent », explique Patrick Deixonne. La campagne, lancée sur le site Kisskissbankbank, vise la barre des 15 000 euros. De quoi donner un peu plus de ressources à l’équipe scientifique embarquée, qui devrait être composée de trois personnes. « L’idée est de poursuivre le travail de prélèvements, de mieux mesurer la toxicité des déchets, de cartographier la zone… Avant de trouver des solutions, il faut comprendre le problème. » Largage des amarres prévu en mai prochain. —
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