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5-01-2010
Mots clés
Développement
ONG
Moyen-Orient

A Gaza, l’atelier de la seconde chance

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A Gaza, l'atelier de la seconde chance
 
Réutiliser du matériel médical abandonné, réinsérer des personnes en difficulté, développer l'économie locale : le projet MAMED Palestine fait d'une pierre trois coups.
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ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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De l’humanitaire au développement durable. A Khan Younis, dans le sud de la bande de Gaza, l’association marseillaise Méditerranée Solidarité gère un atelier de réparation de matériel médical. Une fois retapés, béquilles, déambulateurs et fauteuils roulants sont revendus à bas prix à des ONG internationales, locales, ou à des particuliers. Son fondateur, Olivier Vallon, sillonne le Proche-Orient depuis six ans, notamment au sein de l’ONG hollandaise Middle East. "A cette occasion, j’ai constaté que beaucoup de matériel orthopédique était donné en urgence mais qu’il était ensuite laissé de côté faute de compétences pour le réparer", explique-t-il. Pourtant, les besoins demeurent : 30% des 5 380 blessés de l’opération de l’armée israélienne menée à Gaza il y a tout juste un an sont aujourd’hui handicapés permanents.

Ollivier Vallon a donc servi de relais sur place à l’ONG française Handicap & Libertés (HAL). Après avoir mûri sous l’aile d’HAL et de Middle East, le projet MAMED Palestine est maintenant entre les mains de la jeune association marseillaise, créée en 2008. "L’implantation a été très difficile. Non pas parce que la population était hostile au projet -au contraire, on a reçu un très bon accueil - mais du fait de l’affrontement entre le Hamas et le Fatah puis de la guerre entre Israël et Gaza. C’est compliqué quand on ne travaille pas sur l’urgence mais sur le développement durable de se retrouver au milieu de crises comme celles-là", raconte Olivier Vallon.

Former des entrepreneurs

Car l’intérêt ne se limite pas au recyclage du matériel. Parallèlement à l’atelier, un centre de formation a été ouvert où deux professeurs de l’Université de Khan Younis dispensent des cours techniques et de gestion de micro-entreprise. Double objectif de ces formations : apporter du personnel qualifié à l’atelier et permettre l’insertion de populations en difficulté. "Nous sélectionnons des personnes sans emploi en situation d’handicap physique ou en exclusion sociale", précise Olivier Vallon.

Les premiers résultats sont probants. Sur les 30 élèves des deux sessions menées jusqu’à présent, 17 ont trouvé un emploi, dont trois au sein de l’atelier. Mieux, d’autres vont ouvrir une fabrique de pâtisseries, un jardin d’enfants pour handicapés et un élevage de poulets, qui seront soutenus par l’association via un micro-crédit de 2 500 euros. Ces nouveaux entrepreneurs emploieront alors à leur tour dix salariés. Mais comme l’explique Olivier Vallon, "dans cette région, le public marginalisé n’est pas une minorité". Le centre monte donc en puissance avec 5 sessions de formation prévues en 2010 et la mise en place de nouveaux ateliers de peinture, nettoyage et désinfection ainsi que d’une chaîne de désassemblage et de montage.

Dépasser les idées préconçues

Deux élèves de la première promo ont même créé un atelier de réparation au sein de la Palestinian Red Cross Society. "C’est vraiment le sens de la coopération : former les formateurs, démultiplier ce qui est mis en place", affirme Olivier Vallon. A condition selon lui d’associer au plus près les institutions comme les associations locales. "On amène le concept, les fonds, mais on dit aux gens « c’est votre projet ». Si ça marche, on peut alors partir sans que tout s’écroule", explique-t-il. L’association commence d’ailleurs a étudier l’ouverture d’un centre en Égypte. "On va voir s’il y a une volonté politique, économique et du tissu associatif. On ne va pas faire une action là-bas juste pour pouvoir dire qu’on a donné", assure-t-il.

"Souvent, comme c’est vous qui apportez les fonds, les gens n’osent pas dire non à ce que vous leur proposez. Mais si vous laissez la porte ouverte, ils vous expliquent que certaines choses ne vont pas fonctionner dans cet environnement. On a parfois des idées préconçues et on se trompe…". Sur les conseils des universitaires palestiniens, la formation préparée par l’association a ainsi été réécrite. "De la même manière, les cours de français n’étaient pas prévus. On ne s’est aperçu qu’il y avait une demande qu’au fil des rencontres", poursuit Olivier Vallon. Pour l’association Méditerranée Solidarité, l’action humanitaire doit se nourrir d’échanges pour s’inscrire dans la durée.

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