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15-01-2014
Mots clés
Alimentation
France

A Bordeaux, le colis-voiturage s’attaque aux carottes et aux navets

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A Bordeaux, le colis-voiturage s'attaque aux carottes et aux navets
(Crédit photo : DR)
 
Comment fournir les restaurants en fruits et légumes lorsque l'on est maraîcher et que l'on n'a ni le temps ni l'argent pour gérer la livraison ? Simple, répond un restaurateur bordelais, il suffit de faire appel aux automobilistes.
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ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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Voyager avec des inconnus chaque matin, ou plus occasionnellement, vous avez testé et êtes devenu adepte. Alors l’idée de covoiturer avec des potirons, des tomates et des girolles devrait vous plaire. C’est ce que propose un restaurateur bordelais, qui vient de lancer le concept de « colis-voiturage maraîcher ». « Pourquoi ne pas utiliser les voitures des automobilistes qui se rendent à Bordeaux chaque matin, contre, bien sûr, une petite rémunération, pour transporter des produits locaux ? », lance Jean-Pierre Xiradakis. Et le potentiel semble important puisque tous les jours, 80 000 personnes rejoignent l’aire urbaine de Bordeaux selon l’Insee, l’Institut national de la statistique et des études économiques.

Le principe existe déjà pour les colis en général, sur les sites les plus connus de covoiturage mais également sur des plateformes dédiées, mettant en relation des particuliers pour véhiculer des vêtements, du petit électroménager ou encore des jouets. Le chef de La Tupina, lui, est parti d’un constat. Beaucoup de paysans du coin n’osent pas proposer leurs fruits, légumes, fromages aux restaurants. En cause ? Le temps et l’argent. La livraison de petites quantités leur reviendrait trop cher et leur prendrait trop de temps. « Et pourtant, des produits de qualité, que nos clients ne connaissent pas encore, il en existe forcément des tonnes à quelques kilomètres de Bordeaux, s’enthousiasme Jean-Pierre Xiradakis. Si ces producteurs avaient la possibilité de les livrer plus simplement, sans y perdre, cela redonnerait vie à tout un tissu économique. »

Haricot tarbais et piment d’Espelette

Locavore depuis l’ouverture de son restaurant, en 1968, il travaille depuis toujours avec des paysans des environs pour « défendre et sauvegarder les traditions gastronomiques du Sud-Ouest », du haricot tarbais à l’agneau de Pauillac. « C’est d’ailleurs comme ça que j’ai découvert le piment d’Espelette », raconte-t-il. C’était en 1972. Il n’y avait alors, dans ce village basque, que quelques producteurs de cette odorante poudre rouge. Aujourd’hui, cette variété ancienne de piment connue mondialement bénéficie d’une AOP (appellation d’origine protégée) et fait vivre plus de 150 paysans. L’homme aux cinq bistrots et restaurants rêve aujourd’hui de dénicher ce genre de produits. Pour le moment, le concept a pris forme avec la Ferme biologique des deux rivières. Toutes les semaines, un voisin livre les fourneaux de Jean-Pierre Xiradakis en céleris, potirons, carottes et navets. A terme, l’idée serait de faire intervenir une plateforme en ligne pour rendre les échanges encore plus pratiques.

Rendre durables les livraisons urbaines

Mais les circuits courts alimentaires sont-ils forcément toujours écolos ? Dans une note rendue publique l’an passé, le Commissariat général au développement durable (CGDD) estimait que les distances réduites parcourues entre le producteur et le consommateur « ne suffisaient pas à affirmer leur qualité environnementale ». Une distance plus courte ne signifie pas toujours une moindre émission de CO2 à la tonne-kilomètre. En moyenne, les émissions des transports ferroviaires et surtout maritimes sont inférieures, et aussi moins variables, que celles du transport routier. Le CGDD pointait aussi les courts trajets réalisés en camionnettes peu remplies et « revenant à vide » et incitait à « améliorer l’optimisation » du chargement du véhicule et du circuit de livraison.

(Schéma issu de la note « Consommer local, les avantages ne sont pas toujours ceux que l’on croit » du CGDD)

C’est dans cette optique-là que s’est créé, il y a près de trois ans, le Club du dernier kilomètre de livraison (CDKL), qui veut inciter transporteurs et élus locaux à rendre durables les livraisons urbaines. Si Anne-Laure Henault-Renard, déléguée du CDKL, reconnaît, par mail, que le concept du restaurateur bordelais est « une initiative intéressante », elle se pose néanmoins des questions sur le long terme. « Quid de la gouvernance de la logistique urbaine ? Du modèle économique d’une telle démarche ? Quid de la non qualification des opérateurs ? »

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  • Une très bonne idée vraiment ,très écologique et participe à la reduction des gaz à effet de serre
    En plus c’est un affaire de gagnant-gagnant le voyageur gagne et l’expéditeur envoi son colis beaucoup moins cher
    c’est très utiles pour les commerçants ou agriculteurs qui cherchent la livraison rapide et économique
    Personnellement j’ai fait le tour sur plusieurs sites comme colis-voiturage et byebyecolis et c’est vraiment super
    Nadinette

    17.05 à 03h20 - Répondre - Alerter
  • Une excellente démarche que de livrer fruits et légumes de cette manière là.
    De notre côté, en tant que producteur de piment d’Espelette, nous mettons également en avant une démarche écologique pour le transport des produits transformés. Espérons que cela suive dans tout le secteur.
    Laurence du Gaec Segida

    10.08 à 21h34 - Répondre - Alerter
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