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Pour chaque bimbo en plastique à quinze euros que nous allons placer sous le sapin, seuls 12 centimes d’euros reviendront aux salariés chinois qui les fabriquent. C’est ce que rapporte l’ONG Peuples solidaires qui a lancé, ce mardi, une campagne contre les conditions de fabrication des jouets Mattel. L’ONG française relaie une enquête menée par l’ONG China Labor Watch (CLW). On y apprend que le patron d’un fournisseur de Mattel gagne pour sa part 1,50 euros par poupée, tandis que 12 euros sont dédiés à la vente, au marketing, à la publicité et à la rémunération des actionnaires.

Quinze ans après l’adoption d’un code de bonne conduite par la multinationale du jouet, ses fournisseurs bafouent encore inlassablement les quelques règles salariales en vigueur en Chine, sans améliorer les conditions de travail. Entre avril et septembre dernier, les enquêteurs du CLW ont passé plusieurs semaines infiltrés dans six usines chinoises. Conclusion : certains fournisseurs de Mattel font encore travailler leurs salariés jusqu’à 13 heures par jours et leur imposent jusqu’à 110 heures supplémentaires non payées par mois. A cela s’ajoute un florilège de règles arbitraires. Dans certaines usines, l’utilisation d’un téléphone portable est punie par la perte du salaire d’une journée de travail. Dans d’autres, les femmes enceintes doivent prouver qu’elles portent leur premier enfant si elles espèrent obtenir un congé maternité.